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quand on  est à court d’arguments. D’autres scrutaient l’écran  de leur mobile en
               balayant toutes les sources d’information en provenance d’Océanie.



               Dans le bureau voisin, Georges faisait bande à part. Les yeux rivés sur son écran, il
               étudiait les cartes, la  géographie  de la zone, les données  météo et les courants.

               « Émilie, viens me voir ! » cria-t-il à travers la cloison.


               Émilie  accourut, un peu requinquée par l’esprit de camaraderie et  de solidarité

               ambiant, et sans-doute aussi stimulée par  la caféine… « J’ai recoupé toutes les
               informations disponibles, et relu les derniers échanges que nous avons eu avec le

               bateau » lui dit Georges. « Rien ne permet de penser que les faits aient pu mal

               tourner. Le navire  est peut-être simplement coupé du monde, à la suite  d’un
               phénomène radioélectrique ». « Tu as raison » lui dit Émilie, « retournons voir Edgar.

               Il est toujours sans nouvelles  des  autorités, mais tes arguments vont peut-être le
               rassurer ».



               Le Commandant  avait l’air éreinté. Avec ses cheveux en  bataille et sa chemise
               débraillée, les restes d’un sandwich sur le coin de son bureau et un verre de whisky

               à portée de la main, il semblait fébrile et au bout du rouleau. « Je n’arrête pas de
               remuer ciel et terre depuis 8 heures ce matin, j’ai passé des heures au téléphone.

               Avec les  ministères à Paris,  le gouvernement à  Papeete,  notre ambassadeur aux
               Philippines, j’ai  même demandé de l’aide à mon copain Gérard,  qui est Consul à

               Singapour… »



               Cette dernière phrase  fit  immédiatement « tilt » dans le cerveau  d’Émilie.  « Vous
               avez un copain à Singapour, à l’ambassade ? » dit-elle. « Mon fiancé est pilote de

               ligne chez Fly Air et il est actuellement là-bas. Peut-être que lui et votre copain
               pourraient se parler… Et si on pouvait envoyer un avion sur zone ? »



               Tout excitée à cette idée, elle composa immédiatement le numéro de Tom sur son
               iPhone, sans même réaliser qu’avec le décalage  horaire,  il devait dormir

               profondément… « Allo, Tom, je t’explique ce qui se passe… On est toujours sans
               nouvelles d’un bateau et de son équipage  qui se trouveraient à  proximité de  l’île

               Pikelot, dans l’archipel des îles Caroline… »







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