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appartement et l’enfonça dans la serrure. La porte s’ouvrit sur un appartement quasiment vide.
               Les volets étaient fermés, elle jura de les avoir laissés ouverts. Elle appuya sur l’interrupteur

               du salon, sans résultat. Elle se dirigea vers la fenêtre et ouvrit les volets. L’appartement était
               froid. L’essentiel de la décoration reposait sur cette petite coupelle en terre cuite posée sur le

               rebord du radiateur. Les murs étaient blancs et personne n’avait semble-t-il pris le temps

               d’accrocher quelques cadres au mur. Aurélie se dirigea vers la chambre. Au centre de la pièce
               trônait un sommier recouvert d’un matelas jauni. La pièce était baignée de lumière et un rayon

               de soleil traversait le lit. Epuisée, elle s’affala sur le matelas et ferma les yeux. Le rayon de
               soleil lui léchait le dos et la nuque. Elle avait l’impression de découvrir cette sensation de

               chaleur. Elle dormit plus de trois heures. Lorsqu’elle se réveilla, il était presque 18h. Elle ne

               prit pas la peine de se changer, attrapa sa veste et sortit de l’appartement. Il était temps de
               rejoindre le monde de la fête et de profiter de la vie.


               Elle descendit les marches de sa cage d’escalier en se remémorant le code de son immeuble
               plusieurs fois. Cette fois, il ne fallait pas qu’elle l’oubli. Elle ouvrit la porte du hall. Le soleil

               commençait à diminuer dans le ciel. Elle se dirigea vers l’entrée du métro la plus proche. Une
               fois passée les portiques de sécurité, elle s’engouffra dans la rame, se laissant porter par les

               alarmes sonores des fermetures de portes. Elle décida de descendre à la prochaine station où

               elle verrait un homme ou une femme vêtue de rouge attendre sur le quai. Elle adorait se
               laisser porter par le hasard. Le cinquième arrêt serait sa destination. Elle sauta de la rame et

               frôla cette femme vêtue d’un long manteau rouge vif. Elle ressemblait à ces femmes

               bourgeoises des années trente. Elle aurait aimé lui ressembler. Elle remonta les marches
               infinies du métro. Elle n’avait jamais aimé cette odeur et aujourd’hui elle lui semblait plus

               forte que d’habitude, plus chaude, plus âcre. En arrivant à la surface, elle prit une profonde
               respiration. Elle était place Saint Paul. La longue rue de bars et de boites de nuit se dessinaient

               devant elle. Elle rentrerait dans le premier bar qui présenterait une enseigne noire. Elle
               commença à marcher le long du trottoir en slalomant entre les poubelles semi ouverte, les

               lampadaires et les groupes d’amis sortis prendre une bouffée de nicotine. Elle adorait cette

               ambiance, la nuit, la fête, la liberté... Elle avait la sensation d’en avoir été privée si longtemps.
               Au bout de quelques minutes, le Black Velvet lui tendait les bras. Elle tira la poignée de la

               porte du bar, la musique resonnait des airs de rock anglais. Définitivement ce non choix était
               un bon choix. Elle se dirigeait vers le bar en bois brut et commanda un whisky glace. Le

               meilleur breuvage que la terre eut porté. Le serveur lui apporta son verre et laissa la note sous
               le bock. Elle ressentit comme un léger malaise, elle n’avait rien pris avant de partir, pas même



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