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VIII – La vengeance – acte I

            Lorsqu’elle était allée faire sa valise, Camille s’était rendue à pas feutrés dans la chambre de Jade,

            cherchant la preuve qu’elle avait été droguée. Elle avait découvert, soigneusement cachée dans le sac

            de son ex-amie, une boîte entamée de GHB. Ce médicament, habituellement délivré uniquement sur
            ordonnance et utilisé comme anesthésiant à l’hôpital, annihilait toute volonté chez la victime et agissait

            comme un puissant somnifère. Jade avait dû subtiliser l’anesthésiant à son mari, à son insu. Camille
            prit plusieurs photos, notamment les références du médicament : elle avait connaissance que la traça-

            bilité de ce genre de substance était obligatoirement assurée depuis sa vente jusqu’à son utilisation.

            De retour dans sa chambre d’hôtel parisienne, la jeune Londonienne rédigea une lettre qu’elle adressa

            à l’hôpital où exerçait le mari de Jade, joignant toutes les preuves en sa possession, parmi lesquelles
            la référence du GHB. L’hôpital ne tarda pas à vérifier que cette boîte était censée faire partie de son

            stock, mais qu’elle avait mystérieusement disparu ; il porta plainte. La police dut ouvrir une enquête :

            le mari de Jade fut interrogé puis Jade elle-même et le lien ne fut pas difficile à faire avec l’affaire de
            Fontainebleau. Le nom de Jade fut jeté en pâture aux journaux. Elle perdit son poste de directrice

            juridique dans une grande entreprise, l’homme de sa vie et la garde de ses trois jeunes enfants.

            IX – La vengeance – acte II


            Le cas de Pauline s’avéra très simple à régler. Camille prit rendez-vous avec l’association qui s’occu-
            pait de femmes victimes de violence dans laquelle travaillait Pauline. Elle demanda à être reçue par

            une autre avocate. Une casquette sur la tête, cheveux attachés et lunettes noires sur le nez – précautions
            prises au cas où elle croiserait son ex-amie - elle se rendit au rendez-vous et confia son histoire. Elle

            vit son interlocutrice blêmir lorsqu’elle en arriva à nommer les coupables.

            La direction de l’association fut informée ; le jour même, la police se présenta pour interroger Pauline.

            Celle-ci tenta, en vain, de minimiser sa participation en faisant porter la responsabilité aux deux autres.
            Son employeur ne pouvait laisser passer de tels soupçons, le personnel de l’association devait être

            moralement irréprochable. Un conseil disciplinaire se réunit et rendit son verdict : la mise à pied pour

            faute grave prit effet immédiatement. Camille apprit par la suite le licenciement pour faute de Pauline,
            lorsqu’elle fut mise en examen par le juge.

            X – La vengeance – acte III


            Restait à régler le sort de Lilia. La jeune Londonienne avait eu la présence d’esprit, avant de quitter la
            maison de Fontainebleau, de remplacer le petit mot glissé dans la poche de la veste d’Alex par un

            autre, signé celui-là. Lorsque le mari de Lilia rentra de son week-end prolongé avec ses enfants, il
            trouva sa femme réjouie d’avoir passé un si bon moment avec ses amies. Elle ne voulut rien lui

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