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Finistère sud, mercredi 28 décembre 1999, Laure, Lucie et Claire et moi, Sofia, revenions à Lesconil

            après avoir passé les fêtes de Noël dans nos  familles respectives.  La tante de Lucie y possédait une
            maison  de  vacances,  vide  en  cette  saison.  Nous  quatre,  étudiantes  en  troisième  année  de  Biologie  à

            Rennes, amies de fac et de coloc, avions prévu d’y passer cette fin d’année ensemble. Au début des

            vacances, nous avions déjà occupé cette maison quelques jours car nous nous étions portées bénévoles
            pour nettoyer le littoral souillé par la marée noire et pour aider recueillir les oiseaux mazoutés.


            Les vents violents des ouragans des jours précédents ayant ramené de nouvelles nappes de fioul sur les
            côtes, nous pensions « reprendre du service » pour deux ou trois jours. C’est ainsi qu’après avoir fait

            quelques courses et déposé nos affaires dans la maison, nous avons rejoint le local des bénévoles pour

            faire le point sur les différentes tâches à accomplir.

            En sortant, la journée était déjà bien avancée et la nuit tombait. Nous avons décidé de nous octroyer une

            petite pause au Café du port. Près du bar, nous avons retrouvé ce groupe de quatre copains que nous
            avions croisé plus tôt dans la journée car, comme nous, ils étaient venus pour être bénévoles.

            Tout naturellement, la conversation s’engagea. Ils étaient étudiants à Brest et amis depuis le lycée.

            -On n’arrive plus à se quitter depuis la seconde ! Alors, on se suit partout! rigolent-ils. Présentations
            faites : ils se nomment Nicolas, Clément, Antoine et Paul.


            Soudain, ils redevinrent plus sérieux. Ils pensaient pouvoir être logés sur place par une association ou
            par la municipalité, or rien de cela, les bénévoles devaient chercher leur propre hébergement.

            Notre  maison  était  spacieuse :  un  escalier  extérieur  permettait  d’accéder  au  premier  étage  dont  nous

            occupions la grande chambre. Sous les combles, il y en avait une autre. C’est cette chambre-là, qu’après
            une rapide consultation entre filles, nous leur avons proposé d’utiliser. C’est ainsi que de quatre, nous

            sommes passés à huit locataires !


            Nicolas était sans conteste le plus assuré de la bande des garçons, il avait cette aisance à parler de tout, à
            avoir un avis sur tout et se sachant « beau gosse » il se plaisait à jouer le grand séducteur.

            Quant  à  moi,  j’étais  aussi  petite  que  Nicolas  était  grand,  blonde  qu’il  était  brun,  discrète  qu’il  était

            volubile… deux contraires qui entraient en contact. C’est sans doute cela qui m’a attiré chez lui. Je me
            sentais troublée par cette attirance, mélange d’admiration et de désir. Mais au fond de moi, j’hésitais à

            me lancer dans une relation dont je craignais qu’elle soit éphémère. Mes amies, moins timorées que moi,
            me disaient :

            -Allez ! Vas-y ! Il est canon, ce mec ! Et tu ne vas quand même pas finir vieille fille !

            Et c’est ainsi qu’à la fin de la deuxième soirée, j’étais assise sur le canapé, la tête posée contre l’épaule
            de Nicolas.


            -Fais attention ! C’est un véritable Don Juan ! Un bourreau des cœurs ! m’avertirent ses copains.


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