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- Non, il faut que je vous parle. Pierre me trompe, j’en suis sûre et vous le savez,
n’est-ce pas ?
Anne l’interrompit :
- Mais enfin, que racontes-tu ?
- C’est pour cela que vous étiez si mal à l’aise ces jours-ci.
Anne se tourna vers Madeleine.
- Je crois que c’est le moment… Pierre n’a rien à voir dans tout cela, rassure-toi. On
doit t’avouer quelque chose… Madeleine et moi sommes amoureuses.
Angèle les regarda, interloquée.
- Amoureuses ?
- Oui, on s’aime et on n’osait pas t’en parler.
Alors tout s’éclaira dans son esprit ! Leur complicité, les prétendants refusés… et ce
petit déjeuner !
Elle ressentit un immense soulagement. Bien sûr, la révélation était surprenante et la
situation peu conventionnelle mais elle restait leur amie et retrouvait sa place au sein
du trio, c’était l’essentiel. Ses soupçons à propos de son époux s’envolèrent… Elle
embrassa Anne et Madeleine et les assura de sa discrétion.
Elle avait hâte de rejoindre Pierre à Limoges. Elle se rendit à la gare et monta dans
le train. Elle prit soin, cette fois, de bien nouer son joli ruban bleu pour ne pas laisser
s’envoler à nouveau son chapeau.
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