Page 19 - affiche-plume-2020.indd
P. 19

interpellé :  n’était-il pas trop faible pour parler ? Ce dernier lui infirma cette pensée, en
               poursuivant :


                   -  Bienvenue ma chère Talia, vous m’excuserez pour le bazar de mon humble logement,
                      mais vous comprendrez que le ménage  n’est pas mon fort,  avec mon corps tout

                      disloqué et attaché. Si vous le désirez, vous trouverez peut-être des gâteaux dans un

                      tiroir du meuble situé à votre droite. Mais prenez garde à la date de péremption, je n’ai
                      plus vraiment la notion du temps ici, ils sont peut-être dépassés.


               Talia jeta un rapide coup d’œil à l’étagère noire à ses côtés, puis reporta son attention sur
               l’inconnu. Ce dernier poursuivit :


                   -  Vous savez, je  ne vous en voudrais pas si vous veniez à me parler, je n’en m’en

                      sentirais pas trop offensé. Susurra-t-il, une lueur de malice et de rire dans le regard.

               Talia rougit de son impolitesse et parla pour la première fois :


                   -  Je suis désolée, je ne voulais pas vous déranger Monsieur … ?
                   -  Georges. Répondit-il

                   -  Je suis vraiment désolée de vous avoir déranger Monsieur Georges, j’étais attendue
                      dans l’appartement au-dessus du vôtre, mais je ne sais vraiment par quelle mégarde

                      j’ai atterri devant chez vous. Je vous prie de m’excuser, je pense que je ferais mieux

                      de partir …

               Talia fut interrompu par le rire peu dissimulé du vieil homme. Elle leva un sourcil inquisiteur.


                   -  Pardonnez-moi, mais est-ce que j’ai dit quelque chose de mal ?
                   -  Georges, c’est mon prénom. Vous pouvez m’appeler Georges, tout simplement. Et ne

                      vous en allez pas, s’il vous plait, cela fait si longtemps que je vous attends.

                   -  Que vous m’attendez ?
                   -  Oui.

                   -  Moi ?
                   -  Oui.


               Talia était de plus en plus perdue. Elle était sûre de ne pas connaître ce Georges. Au vu de sa
               condition, il  y avait peu de chances que ce vieil homme ait vu la couleur du jour depuis

               longtemps. Et elle était  convaincu qu’elle n’avait jamais mis les pieds ici. D’ailleurs, que

               faisait-elle encore là ? Madame Agathe, du 5 ème  étage, attendait son traitement hebdomadaire



                                                            2
   14   15   16   17   18   19   20   21   22   23   24