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avant d’étouffer un cri de surprise quand, sur les murs blafards, elle aperçut des éclaboussures
               écarlates telles des étoiles emplies de sang. Peut-être un artiste en pleine crise d’inspiration, se

               rassura Amanda pour retrouver contenance.
               -Ici.

               Amanda tressauta et fit volte-face vers son hôte qui lui désignait un fauteuil face à lui. C’est

               alors qu’en une fraction de seconde seulement, Amanda entrevit une main aux longs ongles
               manucurés de noir. Voilà une information qui n’était pas tombée sous les yeux d’une aveugle,

               mais Amanda avait beau chercher, aucune personne dont elle connaissait l’existence ne
               mettait du vernis noir.

               -Dépêche-toi, ordonna l’ombre.
               Amanda analysa sa voix. Elle lui rappelait vaguement quelqu’un mais n’arrivait pas à mettre

               un nom sur ce ton railleur et sardonique. Ce dont elle était certaine néanmoins, c’est que cette

               voix aiguë et suave ne pouvait qu’appartenir à une femme.
               -Je ne veux pas m’asseoir, je crois que je ferais mieux de partir.

               L’inconnue ricana de nouveau. Pourtant, cette fois-ci, son impatience fut palpable.

               -Très bien.
               À peine ces deux mots prononcés, elle se leva et, d’une vitesse surhumaine, elle cloua

               Amanda sur son siège et lui ligota les poignets si rapidement que la pauvre victime n’eut pas
               le loisir d’apercevoir le visage de son agresseur dissimulé sous une lourde capuche.

               -C’est mieux ainsi, s’exclama la femme de nouveau abritée dans son coin sombre.
               Amanda grogna.

               -Je suppose que je devrais te dire merci ?

               -Ne sois pas si agaçante avec moi, Amanda, ton patient s’est déjà montré plus désagréable.
               Amanda se sentit à l’étroit sur la chaise pourtant large. Peu importe qui s’amusait à se moquer

               d’elle, cette personne avait plus d’informations qu’elle ne le pensait et pour la première fois,
               l’angoisse l’envahit. Combien de choses savait cette inconnue ? Qu’est-ce qu’elle voulait ?

               Plus les questions affluaient, plus le fauteuil rétrécissait.
               -Qu’est-ce que tu veux ? se récria Amanda.

               L’inconnue eut un sourire par en-dessous dont seules les dents immaculées se distinguaient

               dans le noir. Un sourire qui en disait long, bien trop long. Et alors, effrayée, Amanda l’était
               sûrement. Mais qu’importe, même ses sourcils ne trahissaient pas l’adrénaline qui coulait à

               flots dans ses veines qu’elle sentait saillantes sous les manches de son haut en soie.

               -Décidément, tu n’écoutes rien Amanda Brown, je t’ai déjà dit que c’était à moi de poser les
               questions.



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