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- « Ma vie était monotone, jusqu’au jour où j’ai aperçu la nouvelle infirmière au travers de ma
fenêtre. Je crus te voir, Adélaïde... Elle a la même allure, la même élégance, la même silhouette, le
même visage que toi. Ce fut un choc. Puis, cette conversation sur le palier du cinquième avec le
même timbre de voix, les mêmes intonations… c’en était trop, il fallait que je m’assure que ce que
j’imaginais était la réalité. Je suis monté chez Ernestine et lui ai demandé quelle était la personne
avec laquelle elle conversait. Elle me dit que c’était la nouvelle infirmière « La Parisienne » comme
on la surnomme ici, j’insistais pour connaître son nom. Elle extraya une carte de visite d’un de ses
dossiers sur laquelle je lu : Marie-Ange Desvauchelle. Je me souvenais de votre nom et j’ai
forcément fait le rapprochement. Je redescendis l’escalier extrêmement troublé. Le lendemain
lorsque par la fenêtre je vis l’infirmière arriver et que quelques minutes ensuite ma porte s’ouvrit,
j’en ai déduit un signe du destin, je lui ai dit que j’avais à lui parler, j’eus peur qu’elle prenne la
fuite tant elle fut surprise mais elle accepta de m’écouter... »
Il sourit et ajouta…
« Je crois qu’elle avait cru que j’avais besoin de soins, ce doit être pour ça qu’elle ne s’est pas
enfuie... »
***
- « Marie-Ange, il faut que nous parlons, j’ai des choses importantes à te dire…. »
- « Oh, mais qu’as-tu ? Ça ne va pas ce soir ? Tu as vu, il est tard, j’ai été retardée chez Monsieur
Marcel, sa blessure ne s’arrange pas, je pense qu’il va devoir être à nouveau hospitalisé. Je suis en
repos mercredi, cela ne peut-il pas attendre ? »
- « Non, ma chérie, cela n’a que trop attendu, voilà déjà bien longtemps que j’aurais dû te parler
mais je n’en ai pas eu le courage, je redoutais les conséquences, mais aujourd’hui il le faut... »
- « Bon, très bien, je t’écoute… ; »
- « Et bien, voilà, c’est au sujet de Henri, Henri de Kervallec, je l’ai rencontré cette après-midi et il
faut que je te dise la vérité. En fait, avec ton papa, enfin, mon mari nous avions un gros soucis, nous
ne parvenions pas à avoir d’enfant. Tous les examens que j’avais fait ne détectaient rien d’anormal
et pourtant les années passaient sans qu’une naissance ne soit en vue. Nous avions rencontré un
psychologue qui nous avait convaincu que le stress et le surmenage étaient à l’origine de notre
problème et qu’en prenant des vacances tout s’arrangerait. Pour la première fois, nous avons donc
décidé de fermer le magasin pendant deux semaines et de venir ici, en Bretagne. Nous avions loué
une des dépendances que Madame de Kervallec, mère de Henri avait fait aménagé dans les
communs du château et qu’elle louait aux vacanciers. Le séjour était très agréable, il y avait un
autre couple, également en vacances, avec qui nous avions sympathisé. Il nous proposa de
l’accompagner pour une navigation sur le bateau d’Henri nous assurant qu’il était très sympathique
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