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et qu’il serait d’accord.  Nous acceptions  et le  rendez-vous fut prit pour  le sur-lendemain  à huit

            heures au port.
            Hélas, le lendemain, en milieu de journée, une employée de Madame de Kervallec vint nous avertir

            que nous devions appeler d’urgence le commissariat de police  à Paris.  La nuit précédente le
            magasin avait été cambriolé. Hector dû rentrer précipitamment, je le conduisis à la gare de Quimper,

            proposais de l’accompagner, mais il m’assura qu’il ne ferait qu’un aller-retour.
            Je restais donc seule, et lorsqu’on vint frapper à ma porte pour me demander si nous étions prêts

            pour la navigation, je fis part de la déconvenue à ce couple d’amis qui d’abord fut déçu, mais qui

            finit par me convaincre de les accompagner tout de même, j’acceptais.
            A l’heure convenue nous étions accueillis au port par Henri de Kervallec qui nous fit découvrir son

            voilier. Nous prenions place. J’excusais Hector. Quelques minutes plus tard nous sortions du port.
            A peine avions-nous navigué deux heures que le couple fut pris de vomissements, Henri eut beau

            leur expliquer que  c’était le mal de mer, que  cela allait passer, qu’il ne fallait pas s’affoler, ils
            l’implorèrent de faire demi-tour… ce qu’il  fit répondant aux implorations du mari confronté  au

            comportement quasi-hystérique de sa femme malade.

            Nous les débarquions, revenus sur la terre ferme, après quelques temps passé à leurs côtés, ils
            refusèrent de repartir.

            Je vis que Henri n’avait pas abandonné son projet de se rendre aux Glénan.

            De mon côté j’avais apprécié cette trop brève escapade marine. Comme si cela allait de soi, il me
            demanda de larguer l’amarre avant pendant qu’il s’occupait des manœuvres à l’arrière du voilier.

            Nous nous retrouvions à nouveau en mer.
            Arrivé dans l’archipel qu’il connaissait parfaitement, il mouilla à la Chambre, une anse superbe où

            se trouvaient déjà de nombreux voiliers. Le temps était splendide, nous étions bien. Il me proposa
            d’y  rester pour la nuit.  J’hésitais mais acceptais puisque Hector ne rentrerait au mieux que le

            lendemain.

            Il devait être dix heures du soir, la nuit était tombée, nous terminions le dîner dans le cockpit, je
            débarrassais la table et m’engageais dans la descente avec ma pile d’assiettes. Je ne sais comment je

            me suis prise, mais je glissais sur une des marches, la vaisselle tomba sur le sol et je me retrouvais à
            genoux sur le parquet.

            Il se précipita pour me relever, s’inquiéta de savoir si j’étais blessée. Je me retrouvais dans ses bras,
            son visage près du mien, il était très beau, … nous… enfin voilà.

            Le lendemain, nous sommes rentrés au port. J’ai téléphoné à Paris pour  savoir ce qu’il en était.

            Hector m’annonça que les démarches étaient plus longues que prévu et qu’il ne pourrait revenir,
            alors j’ai plié les bagages, chargé la voiture et je suis partie… quelques semaines plus tard

            j’apprenais que j’étais enceinte…. Maintenant tu sais tout...»


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