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Chère Adélaïde,

                           Il est possible que l’histoire que vous allez lire vous touche.
                           Si c’est le cas, passez me voir, nous aurons tant de choses à nous dire.

                           Mon meilleur souvenir.
                           Henri de Kervallec


            Adélaïde suffoqua lorsqu’elle lu le prénom.

            - « Henri, Henri… c’est donc bien lui... »

            Des larmes coulèrent sur ses joues. Elle était seule et c’était heureux. Elle pouvait laisser libre cours
            à ses émotions. Elle saisit le petit ouvrage que cette carte accompagnait :

                                 « Les Coquillages De Monsieur Chabre » - Émile ZOLA.
            Elle découvrait pour la première fois cette nouvelle. Même si le contexte était différent, sa lecture

            lui rappela tant de choses qu’elle ne put s’endormir avant de l’avoir lue jusqu’à la dernière page.
            Cette histoire la touchait, c’était presque la sienne,… enfin, la leur...

            ***

            Le lendemain, elle se trouvait dans la  cuisine quand Marie-Ange descendit de sa  chambre. Cela
            n’était pas habituel.

            - « Oh, déjà levée, maman, qu’as-tu ? Tu as mal dormi ? », interrogea-t-elle.

            - « Non, ma chérie, très bien... »
            Elle hésita, ne sachant comment poser à sa fille la question qui la taraudait, sans toutefois éveiller

            les soupçons ou susciter des questions gênantes.
            -  « Je voulais te demander, … où habite  ce Monsieur,… euh… comment déjà… Kervadec…  il

            faudrait que je passe lui rendre son livre…. »
            - « Déjà ? Mais tu ne l’as eu que hier, prends le temps de le lire…. »

            Elle ne voulut pas lui dire que c’était déjà fait, mais cru bon d’ajouter :

            - « Oui, c’est vrai, mais il est resté si longtemps dans ta voiture, je ne voudrais pas qu’il pense que
            je vais le garder... »

            Elle sentit qu’elle en faisait peut-être un peu trop et s’arrêta net, mais Marie-Ange la reprenait déjà :
            - « D’abord, ce n’est pas Kervadec, mais Kervallec, et je ne pense pas que c’est un livre qui va lui

            manquer vu tout ceux qu’il a chez lui… cela dit tu le trouveras au 32, rue du Manoir.  Le  code
            d’entrée de l’immeuble est 2974, tu montes au quatrième étage, porte gauche. Si tu te trompes et

            que tu sonnes à la porte droite, personne ne t’ouvrira, Monsieur de Kervallec ne l’a pas loué, il ne

            voulait pas être dérangé par des voisins...»
            ***





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