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la rue des lilas
Moi, un peu égoïste, j'hésite encore à vraiment m'investir.
Lorsque je l'aperçois, elle sort de chez le primeur. De son cabas dépassent les
fanes de carottes et les poireaux, car depuis quelques mois Margot a opté pour
le végétal.
Peut-être se dit-elle : « tiens la pluie s'intensifie, ravigotera t-elle les
malheureux sapins ? »
Oubliant le feu piéton passé au rouge, sous mes yeux Margot traverse happée
par le bus n° 13. Le choc est très violent. J'entends le bruit de sa tête heurtant la
carrosserie du mastodonte. Moment insoutenable. Je hurle d'impuissance.
« Elle n'a pas souffert. Mort instantanée » ont dit les urgentistes du SAMU.
L'image est inscrite à jamais dans mon cerveau. « M'as tu aperçue avec Elfy ?
Venais-tu vers moi ? »
« Margot tu me manques déjà. Sans toi, ni la rue, ni le parc ne seront jamais
plus comme avant... Ni ma vie »
