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                                                                                          la rue des lilas


            encore tièdes, je n'ai pas résisté ! Je fête ma perte de poids  arrachée à un régime

            de treize jours, j' ai perdu un kilo trois cents! Et  je n'ai pas dit mon dernier mot,

            tu pourrais bien avoir du travail de retouches ! » Elle me sourit malicieusement.

            La journée du 13 s'annonce sous les meilleurs  auspices. Anna dépose  deux


            tasses  sur le plateau  de la machine à coudre , j'observe les traces de  ronds plus

            clairs sur le bois.   J'ai    la manie de  compter et recompter les empreintes .

            Aujourd'hui il y en a treize.

            La cafetière un peu bruyante   dégage  un arôme envoûtant. Le café est mon

            péché mignon. Après les agapes, Anna,  sans attendre s'installe pour quelques


            piqûres à la machine, sa main est  tellement assurée que j'en suis  à nouveau

            ébahie. J'aimerais  rester un peu plus longtemps,  me sentant si bien ici. Mais

            déjà Elfy s'impatiente. Il se sent pousser des ailes, apercevant par la vitrine, sur

            le trottoir d'en face, le chat  qu'il  déteste cordialement.  «  Chien oblige » dis-je


            comme à regret. « A bientôt! »

            Dehors le temps s'est éclairci, la rue pentue apparaît dans toute sa splendeur. En

            son centre un écoulement  à l'ancienne la sillonne. Combien je l'aime cette rue

            où les pavés enregistrent  nos histoires. Cet après-midi je me rends chez Margot


            ma meilleure amie. Je l'ai  rencontrée il y a  quatre ans. C'était au Parc des lilas,

            probablement  baptisé ainsi   à cause de sa proximité  avec la rue  éponyme.

            Pourquoi faire compliqué !

            Je n'oublierai jamais ce jour de printemps  où j'étais assise à l'ombre  de l'arbre

            aux cent écus, elle prit place sur le même banc,  posant un énorme paquet de


            dossiers qu'elle tenait à  pleins  bras. Nous échangeâmes seulement quelques

            phrases banales sur la température particulièrement agréable en ce jour d'avril.

            Le hasard fit que je la rencontrai à nouveau à la Médiathèque. Nous découvrant
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