Page 300 - tmp
P. 300
« Bonjour, Chef. Pardonnez-moi, mais je vais être en retard ce matin, j'ai un problème de serrure. »
Elle raccrocha, puis appela un serrurier et, un moment plus tard, celui-ci était occupé à changer les
serrures de la porte de l'appartement de la jeune femme. Rassérénée sur ce point, Esther quitta son
domicile peu après qu'il eut achevé son travail et, constatant qu'il ne pleuvait plus, elle décida de ne
pas prendre son véhicule pour se rendre à son travail, craignant un accident, vu comment la journée
de ce vendredi 13 avait débuté.
Elle avançait depuis une bonne quinzaine de minutes d'un pas décidé lorsqu'un homme la dépassa
soudain en courant et bifurqua dans une rue étroite située sur sa droite. Esther se retourna, ne vit
aucun poursuivant et, comme elle s'apprêtait à dépasser la ruelle, son regard tomba sur un
portefeuille tombé sur le bord du trottoir. Elle allait passer son chemin lorsque son instinct lui
souffla que l'objet appartenait peut-être à l'homme qui venait de la dépasser. Elle le ramassa donc et,
après une légère hésitation, elle s'enfonça résolument dans la ruelle, le portefeuille à la main. Elle se
sentit soudain attirée par deux bras puissants sous le porche d'un immeuble et ressentit un choc
lorsque les yeux verts de l'homme qu'elle recherchait se plantèrent dans les siens. Il demanda d'une
voix essoufflée :
« Vous ont-ils suivie ? »
« Qui donc ? Je n'ai vu personne vous poursuivre, Monsieur ! Ceci vous appartient-il ? »
Il s'empara du portefeuille en la remerciant et, comme elle se détournait afin de reprendre sa route,
il la retint en murmurant :
« Restez, je vous en prie ! »
Esther lui adressa un regard interrogateur et il poursuivit :
« J'ai besoin d'aide ! »
Une galopade effrénée se fit alors entendre et une voix lança d'un ton autoritaire :
« Vous, allez voir dans cette ruelle, vous, continuez par là ! »
Les deux jeunes gens entendirent les pas de quatre hommes qui approchaient et, l'attirant soudain
contre lui, le fuyard se mit à embrasser Esther. Celle-ci voulut se dégager, mais il la maintint
fermement et, avant de l'embrasser de nouveau, il murmura à son oreille :
« Jouez le jeu, je vous en supplie ! S'ils me découvrent, ils me tueront ! »
Les quatre hommes stoppèrent un bref instant à la hauteur du couple, dont ils ne voyaient que le dos
du fuyard, qui avait quitté sa veste avant l'arrivée d'Esther et qui masquait totalement celle-ci, puis
ils poursuivirent leur chemin, avant de retourner auprès de leur chef en annonçant :
« Rien, Patron ! »
L'autre équipe revenant aussi bredouille, celui-ci gronda :
« Retrouvez la cible et éliminez-la ! »
Les poursuivants du compagnon d'Esther s'éloignèrent rapidement et, lorsqu'il n'entendit plus aucun
4