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N° 52 UN VENDREDI 13 MOUVEMENTÉ
Il pleuvait ce jour-là lorsqu'elle s'est levée.
« Ah, au fait, quel jour sommes-nous ? » se dit-elle
« Vendredi 13 ?! Zut ! »
Elle n'aimait pas les vendredis 13, qui lui réservaient toujours des surprises.
Ce fut donc le front soucieux qu'elle se prépara pour la journée, se demandant ce que l'avenir lui
réservait, et elle ne mit pas longtemps à le savoir ! La sonnerie stridente du téléphone la fit sursauter
si fort alors qu'elle buvait son café, qu'elle en renversa une bonne partie sur sa robe. Reposant
brusquement sa tasse, elle se dirigea vers l'entrée en maugréant :
« Qui peut bien me déranger d'aussi bonne heure ?! »
Elle décrocha tout aussi brusquement, et aboya plutôt qu'elle ne prononça un « allô ? » peu aimable.
À l'autre bout du fil, une voix masculine inconnue déclara :
« Vendredi 13, Esther, tu sais ce que cela signifie, n'est-ce pas ?! »
Fronçant les sourcils, Esther s'écria :
« Si c'est une plaisanterie, ce n'est pas drôle ! Qui êtes-vous ? Qui vous a donné mon numéro ?! »
L'homme éclata d'un rire lugubre en répondant :
« Voyons, tu ne peux pas avoir oublié ce vendredi 13-là, ma chère Esther ! Mais ne t'inquiète pas,
tout vient à point à qui sait attendre, cette journée ne fait que commencer ! À bientôt, ma belle ! »
La communication fut coupée et Esther raccrocha brutalement en grommelant :
« Je ne connais pas cette voix, qui est cet homme et que me veut-il ?! »
Au moment où elle s'apprêtait à terminer son petit-déjeuner, le téléphone sonna de nouveau. Elle
hésita à décrocher, puis finit par le faire, et la même voix déclara :
« J'ai oublié de te dire que tu es très en beauté, aujourd'hui, mais il faudrait quand même que tu
changes de tenue ! Cette tache sur ta robe, tss, tss, ce n'est pas vraiment présentable ! Tu devrais
peut-être mettre ton tailleur pantalon bleu, il te va à ravir et tu seras plus à l'aise au cas où tu devrais
courir ! »
À mesure que l'homme parlait, Esther ouvrait de grands yeux, songeant :
« Mais comment sait-il que j'ai taché ma robe ?! Seigneur, depuis combien de temps suis-je
espionnée chez moi et par qui ?! »
Elle eut un léger sursaut lorsque la voix reprit :
« Esther, es-tu toujours là ? Pourquoi ne parles-tu pas ? As-tu deviné mon identité ? »
Pour toute réponse, la jeune femme raccrocha brutalement et retourna dans sa cuisine à grandes
enjambées. Incapable d'avaler une bouchée supplémentaire, elle finit de boire son café d'un trait,
puis elle fit le tour de son appartement, se postant derrière chacune des fenêtres afin de déceler si
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