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quelqu'un l'espionnait depuis les fenêtres des immeubles voisins, mais elle ne détecta rien. Elle tira
alors les épais rideaux de chaque ouverture, fouilla dans l'un des meubles du salon, en extirpa un
petit boîtier muni d'une antenne télescopique qu'elle déploya, avant de promener son appareil dans
toutes les pièces, ce qui lui permit de découvrir une caméra miniature dissimulée dans chacune
d'elles. Frémissant de colère, elle songea :
« Quelqu'un s'est donc introduit chez moi afin de placer ces caméras ! Mais qui ?! Quand et
pourquoi ?! »
Saisissant un sac de congélation, Esther y déposa les quatre caméras qu'elle avait trouvées, le rangea
dans son sac, puis elle retourna dans sa chambre et ouvrit son armoire, observant d'un œil critique
les tenues qui s'y trouvaient. Son regard s'attarda un instant sur le fameux tailleur pantalon bleu dont
son interlocuteur inconnu lui avait parlé, et elle en effleura le tissu en murmurant d'une voix
tremblante :
« Ce tailleur bleu...Je ne l'ai plus jamais remis depuis...Mon Dieu ! Mais c'est impossible, ce ne peut
être lui, puisqu'il est mort ! »
Elle se laissa tomber dans le fauteuil placé près de son lit et se prit la tête entre les mains, évoquant
ce premier vendredi 13 qui avait marqué sa vie et qui depuis l'incitait à appréhender tous les
suivants...
« Tu es ravissante dans ce tailleur bleu, Esther ! »
« Merci, Paul, tu es gentil. Est-ce ta nouvelle moto ? »
Paul avait souri fièrement en répondant :
« En effet. Je t'ai souvent fait la remarque que nous étions sur la même longueur d'onde, tous les
deux, et tu vois que j'avais raison, puisque tu as choisi la tenue adéquate pour faire un tour avec moi
sur ma nouvelle merveille ! Nous devrions nous marier, Esther ! »
Esther avait rougi, le cœur battant la chamade, puis elle avait demandé d'un ton incertain :
« Est-ce que...Est-ce une demande en mariage, Paul ? »
Le jeune homme lui avait adressé ce sourire éblouissant auquel elle n'avait jamais su résister depuis
qu'ils avaient commencé à se fréquenter deux ans plus tôt, et il annonça :
« Bien entendu, ma chérie, ne crois-tu pas que nous avons attendu suffisamment longtemps ?! Alors,
acceptes-tu, Esther ? »
Radieuse, elle avait affirmativement hoché la tête, tout en prononçant d'un ton malicieux :
« Je veux bien, Paul, mais...je croyais que c'était moi, ta merveille ! »
Paul avait éclaté de rire en s'exclamant :
« Mais toi, tu es ma merveille numéro un, Esther, ma Super Merveille ! Viens là, ma chérie ! »
Il l'avait prise dans ses bras et l'avait tendrement embrassée, puis l'avait entraînée vers la moto,
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