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couteau que son agresseur brandissait sous son nez.
« Soyez raisonnable, Chef ! Si vous me tuez, vous vous retrouverez en prison, et vous savez
combien les autres prisonniers ne sont pas tendres lorsqu'ils se trouvent en présence de détenus qui
sont d'anciens policiers ! »
« Je veux venger mon frère ! »
« Votre frère a assassiné mon fiancé il y a dix ans ! Pourquoi est-ce maintenant que vous voulez le
venger, alors que vous auriez pu le faire il y a six ans lorsque vous avez pris la tête de cette
brigade ?! »
« Il n'y a qu'un mois que j'ai eu accès au dossier complet de mon frère ! Jusqu'à cette date-là,
j'ignorais l'identité du témoin qui avait contribué à faciliter son arrestation ! Crève ! »
Il lança son couteau en avant et Esther lui saisit le poignet à deux mains, cherchant à dévier la lame
qui s'approchait dangereusement de sa gorge. De sa main libre, il lui asséna un violent coup de
poing au visage qui lui arracha un gémissement de douleur tandis que du sang coulait de son nez et
de ses lèvres, puis il tenta de lui décrocher les doigts un à un, mais la jeune femme tenait bon, tout
en lui donnant des coups de pieds.
Ce fut à cet instant que quelqu'un voulut ouvrir la porte du vestiaire, et une voix demanda d'un ton
inquiet :
« Esther ? Est-ce que vous êtes toujours là ? Est-ce que tout va bien ? »
La jeune femme hurla :
« Il a fermé la porte à clé ! Il veut me tuer, Ken, à l'aide ! »
Aussitôt, Ken Larch se jeta de toutes ses forces contre la porte, cherchant à la défoncer. Constatant
qu'il n'y parvenait pas et entendant le cri de douleur de sa coéquipière, à laquelle son agresseur
venait de donner un autre coup de poing à l'estomac, il sortit son arme et tira sur la serrure, puis se
précipita à l'intérieur. Il frémit en découvrant Esther au sol et sur le point d'être étranglée par leur
supérieur, peinant à retrouver son souffle. La jeune femme avait finalement réussi à arracher son
couteau à celui-ci et l'avait jeté au loin, mais il l'avait faite tomber à terre au terme d'une courte lutte
et, profitant de sa force, il l'étranglait méthodiquement. Ken n'hésita pas et, visant soigneusement, il
tira sur le policier, l'atteignant à l'épaule droite.
Attirés par les coups de feu, plusieurs policiers firent irruption et Ken leur ordonna de passer
les menottes au blessé en annonçant :
« Inspecteur Kerr, je vous arrête pour tentatives de meurtre répétées et pour corruption ! »
Sans plus se préoccuper du regard haineux et furibond que Kerr leur adressait, Ken s'agenouilla
auprès d'Esther en murmurant :
« Pardonnez-moi, Esther, j'aurais dû intervenir plus tôt ! Ce monstre vous a salement amochée ! »
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