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« Je t'assure que je suis on ne peut plus sérieuse, Lizzy ! Excuse-moi, je dois filer, le chef va
m'arracher les yeux tellement je suis en retard ! »
Lizzy lui répondit par un hochement de tête et Esther se hâta vers le bureau de son chef. Celui-ci se
leva à son entrée dans la pièce en s'écriant :
« Eh bien, il en a mis du temps votre serrurier ! Et qu'est-ce que c'est que cette tenue ?! »
« Pardonnez-moi, Chef, je ne pensais pas être aussi en retard et il m'est arrivé quelques petits ennuis
en cours de route, comme à chaque vendredi 13, d'ailleurs ! Et puis, en arrivant, je me suis arrêtée
chez Lizzy afin de lui demander de faire une recherche d'empreintes. »
Esther s'interrompit un instant, puis reprit :
« Tout va bien, Chef ? Vous paraissez essoufflé et contrarié ! »
Il répondit d'un ton bougon :
« Tout va bien, tout va bien ! Approchez que je vous présente votre nouveau coéquipier ! »
Ce fut seulement à cet instant que la jeune femme réalisa qu'il y avait un homme assis dans le
bureau du chef, tournant le dos à la porte. Sans qu'elle pût s'expliquer pourquoi, elle sentit son cœur
battre plus vite tandis que son supérieur expliquait :
« Esther, voici le Sergent Ken Larch. Ken, voici le Sergent Esther Wigs. »
Ken se retourna et Esther faillit laisser échapper une exclamation de surprise en reconnaissant son
inconnu, mais le regard impérieux de celui-ci l'en dissuada. Son nouveau coéquipier se leva,
s'approcha en lui tendant la main et, faisant mine de trébucher, il se cogna contre elle en murmurant :
« Méfiez-vous de lui ! »
Puis il s'excusa pour sa maladresse et ils se serrèrent la main en échangeant des formules de
politesse. Leur supérieur tapa dans ses mains en s'écriant :
« Allons, Esther, dépêchez-vous d'aller passer votre uniforme pendant que je discute avec Ken ! »
La jeune femme salua et se dirigea vers le vestiaire, désert à cette heure-là, songeant :
« Qu'a-t-il bien pu vouloir me dire ?! »
En pleine conversation avec lui, alors que Ken s'apprêtait à lui poser une question, le supérieur des
deux jeunes gens se leva en déclarant :
« Pardonnez-moi, Sergent, j'ai un détail à vérifier, je vous retrouve dans un instant. »
Et, sans plus lui donner d'explications, l'officier planta là son subalterne éberlué.
Esther venait de passer le pantalon de son uniforme et d'enlever son pull afin de passer sa
chemise d'uniforme par-dessus son caraco lorsqu'il lui sembla entendre un léger déclic. Elle enfila
en hâte la chemise, qu'elle commençait à boutonner, lorsque son chef fit soudain irruption, arme au
poing. Surprise, Esther balbutia :
« Chef ?! Mais qu'est-ce que vous faites là et pourquoi me menacez-vous de votre arme ?! »
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