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Maxime emballa le pack de jeu et encaissa la somme non-négligeable que lui paya
               Cyrille. Ils se dirent au revoir et Maxime lui souhaita bonne chance et bon jeu.

                     Quand Cyrille sortit dans la rue, elle fut surprise par l’imposante architecture de la
               cathédrale Saint Corentin qui lui faisait face. Elle n’avait jamais ressenti cette impression

               auparavant. Elle serra son paquet sous son bras, elle se sentait très agitée et impatiente. Elle

               savait qu’elle avait maintenant de longs moments extraordinaires à vivre.
                                                           

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                     Cyrille esquissa un sourire. Elle arrivait au bout de Pandora. Elle voyait enfin l’issue de

               ce jeu virtuel labyrinthique et addictif qui devait l’amener vers la révélation finale. Cela faisait
               des mois qu’elle voyageait dans ce monde et elle y avait sacrifié des jours et des nuits. Et elle

               était maintenant dans la salle ultime. Ses yeux, usés par l’écran, lui faisaient mal et elle voulut

               s’octroyer une pause. Mais elle était trop excitée et ne pouvait s’arrêter.
                     Comparée à l’ensemble du jeu, où les concepteurs avaient déployé des trésors

               d’imagination et avaient témoigné de goûts artistiques foisonnants et variés, cette dernière
               salle était plutôt austère. Elle était d’inspiration antique, comme un temple grec d’avant notre

               ère. C’était une vaste salle dont les quatre murs étaient dressés de colonnes massives,
               surmontées d’une frise décorée de couleurs vives, bleu, vert, rouge et blanc, avec un plafond

               irrégulier évoquant la voûte céleste nocturne. Il n’y avait rien dans ce temple, sinon un

               monumental autel, ceint de hautes marches, sur lequel reposait une table de pierre. Cyrille
               s’approcha et grimpa les marches. Sur la table, il y avait une boîte toute simple, légèrement

               luminescente. Elle sut que c’était là que reposait le dernier secret.

                     La boîte était magnifique. C’était un cube parfait, une chryséléphantine majestueuse,
               avec des plaques d’ivoire et d’or assemblées sur une armature en bois. La révélation qu’elle

               contenait, clef de tout le parcours de jeu, devait être grandiose. Cyrille s’approcha et zooma
               sur l’objet. La boîte semblait hermétiquement close, aucune ouverture possible n’apparaissait

               sur ses différentes surfaces. Elle la prit entre ses mains, la souleva, mais aussitôt, un brouillard
               enveloppa la boîte, comme surgi de nulle part. Dans un réflexe de peur, elle laissa échapper

               l’objet. Le concepteur avait dû prévoir cette réaction, car un algorithme adéquat ramena

               doucement la boîte à sa position initiale. Le nuage brumeux s’épaissit petit à petit, se déforma
               et peu à peu, prit une forme humaine. Il se matérialisa en une jeune femme, attirante et

               mystérieuse. Quand le morphing s’acheva, sous le regard ébahi et admiratif de Cyrille,
               l’apparition se redressa et s’adressa à elle, tout en la gratifiant d’un splendide sourire.

                     — Bonjour Cyrille. Comme je suis heureuse de vous voir ici.

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