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N° 46                LA BOITE DE PANDORE




                     Il pleuvait ce jour-là lorsqu’elle s’était levée.

                     « Ah ! Au fait, quel jour sommes-nous ? » se dit-elle.
                     « Vendredi 13 ?! Zut ! »

                     Elle n’aimait pas les vendredis 13 qui lui réservaient toujours des surprises. De plus, le
               petit crachin breton qui tombait lui donnait des idées sombres.

                     Elle se leva. En sortant de sa chambre, elle referma la porte sur laquelle était inscrit en

               lettres en bois multicolores « Chambre de Cyrille », comme une affirmation très égocentrique.
               Cela la fit sourire, comme depuis des années. Elle avait bien droit, à son âge, à une

               plaisanterie d’ado !

                     En prenant son petit déjeuner, elle pensa au vendredi 13. Elle ne savait pourquoi, cela la
               mettait toujours mal à l’aise. Il se passait toujours quelque chose ces jours-là, mais c’était

               sûrement parce qu’elle faisait un lien spécifique à ce moment. Ça pourrait être la même chose
               pour n’importe quel jour !

                     Après avoir terminé de se préparer pour la journée, elle avait pris sa décision. Pour
               dissiper n’importe quel malaise, elle avait une recette infaillible. Elle était complètement

               fanatique de jeux vidéo. Elle y passait beaucoup de temps, trop peut-être, et elle avait une

               compulsion d’achat pour tout ce qui était nouveauté. L’acte d’achat lui procurait de
               l’apaisement, et de plus lui promettait des heures de plaisir. Elle ne travaillait pas ce jour-là.

               Elle décida de se rendre à Quimper, chez son vendeur préféré. Cela la rassura, car elle ne
               voyait quelle malédiction du vendredi 13 pouvait être associée à un jeu vidéo !

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                     Cyrille s’arrêta devant la devanture du magasin Game Paradise. Elle connaissait bien

               cette échoppe, où elle se rendait régulièrement, en tant que fanatique des jeux vidéo. Elle
               aimait cette vieille maison bretonne de le rue du Frout, dont la façade de pierre alignait et ses

               fenêtres face à la cathédrale Saint Corentin, comme un paradis artificiel vis-à-vis d’un temple
               spirituel ! L’entrée était une arche voûtée, dont elle poussa la lourde porte vitrée. La salle

               intérieure était grande et le regard était d’abord attiré par les figurines de jeux célèbres,
               humains, animaux, monstres et autres personnages mythiques, qui étaient disposées dans des

               endroits légèrement éclairés aménagés dans les murs de pierre. On avait l’impression de




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