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- « A peu près répondit Josée. Tu sais qu’elle voulait faire des études de médecine ».
- « Oui, oui répondit impatiemment Aline, sa maman me l’avait dit mais elles sont fâchées
donc je n’ai plus de nouvelles.
- « Et bien poursuivit Josée, elle a repiqué la première année mais sans succès, cela l’a
détruite. C’était vraiment une vocation pour elle. Elle s’est réorientée vers un cursus de
kinésithérapie, mais sans grande conviction.
Elle a traversé une période très difficile, je l’ai rencontrée à Kérity sur le port, amaigrie, triste,
éteinte. Elle qui était si solaire. Elle habite rue de Kerandraon, je n’ai plus le numéro en tête
mais sa petite maison est couverte de rosiers grimpants d’un rose pastel absolument superbe.
Tu devrais aller la voir ».
Aline comprit que cette phrase inachevée sous entendait et lui rendre sa bicyclette.
Elles discutèrent un instant en savourant leur thé mais Aline n’avait qu’une idée en tête, se
rendre à Kérity, trouver cette petite maison fleurie et restituer le vélo à sa propriétaire.
- « Oh, tu m’écoutes hurla Josée, tu parais ailleurs. Je te disais que Gwen avait fréquenté
Emeric ».
- « Emeric, le grand blond dont nous étions toutes amoureuses » ?
- « lui-même ».
Josée raconta la triste histoire de cet amour. Une belle rencontre sur la plage un soir d’été sous
un ciel étoilé. Les premiers baisers dans le sable, bercés par la musique des vagues.
Le parfum de la dune où ils se donnaient rendez-vous. Leur installation dans cette petite
maison fleurie.
Ce bonheur si fragile qui, un jour glacial d’hiver, se brisa irrémédiablement au détour d’une
route détrempée par la pluie. La moto d’Emeric fut retrouvée au bas des rochers, son corps
sans vie dix mètres plus loin dans les épines des pins qu’il aimait tant.
- « Oh mon Dieu gémit Aline, quelle horreur ».
Elles se quittèrent en se promettant de se voir plus souvent.
Aline quitta le petit port sous les rayons du soleil bien chaud en ce début d’après-midi. La
chaussée était sèche le trafic s’intensifiait en sens inverse. Elle croisa des voitures pleines
d’enfants impatients de jouer sur le sable.
Des campings car tractaient de beaux voiliers aux couleurs vives. La joie et le bonheur
roulaient en sens inverse.
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