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parents de Grace et qu’ils obtinrent leur assentiment pour une année complète. Soi-disant
               d’échange linguistique. Grace resterait ainsi jusqu’aux grandes vacances d’été!


               Comme on pouvait s’y attendre, elle n’eut aucun mal à se faire des amies et des amis au sein

               de notre nouvelle classe. Seul un petit groupe de garçons semblait prendre ombrage de ce
               qu’ils appelaient « la cour de Grace ». Par référence sans doute à l’ex princesse de Monaco.


               Parmi eux malheureusement se trouvait Jonathan, mon meilleur ami d’enfance, en passe de
               devenir mon petit-ami :


                — Ma parole, tu en es jaloux !

                — Non, mais je n’aime pas l’influence qu’elle a sur toi, comme sur toutes les autres. Vous


               ne vous en rendez pas compte mais elle vous manipule. Depuis que vous la connaissez, on


               ne vous voit plus à la maison de jeunes, à la salle de sport ni au ciné… Sous ses airs de naïve

               et gentille se cache une vraie garce !


                — Quoi, elle a essayé de te draguer ?

                — Pas de danger, je me tiens à distance !


                L’incident fut vite oublié. Mis sur le compte du chamboulement. Dans une communauté, a

               fortiori un petit village, les gens ont toujours beaucoup de mal à intégrer tout ce qui vient


               bouleverser leurs habitudes. Le petit accent charmant de Grace finit par triompher aux quatre

               coins, ajoutant sa douce mélodie au paysage sonore de notre petit bourg.

                  Un mois était passé. La popularité de Grace ne décroissait pas, au contraire. Sa présence en

               classe était plutôt bien tolérée. A condition qu’elle reste discrète, car la jeune anglaise avait

               grandi en maturité et en assurance. Possédant de mieux en mieux la langue, elle avait
               tendance à la ramener un peu trop souvent, surtout aux dires des garçons !


                  Pour me faire pardonner, j’avais invité Jonathan à la maison, bien décidée à lui montrer
               qu’il occupait la première place dans mon cœur. Tout s’était ponctué à merveille. Par un

               premier baiser. Pourtant c’est alors que les choses se sont mises à déraper sournoisement :

                — C’est toi qui m’as envoyé ce selfy ?


                — Non Jonathan. Je ne me souviens d’ailleurs pas de l’avoir pris.
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