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- Joe -

                Elle reçut un accueil glacial de ses amies à qui elle avait gâché l’après-midi. Qu’est-ce

            qui pouvait justifier cette arrivée tardive ? Elles avaient été la chercher au car : personne !
                — Coucou les amies, je suis vraiment désolée de mon retard.

                — Bonjour Mathilde ? Qui est ce beau jeune homme que tu nous amènes ?

                — Je vous présente Julien, un ami que j’ai retrouvé par hasard sur le trajet.
                — Ah, je croyais que c’était un chauffeur de taxi, marmonna Juliette. Tu peux te payer

            un chauffeur de taxi maintenant, tu n’as plus de problème d’argent !
                Mathilde blêmit. Quel accueil ! Elle se souvint de cette histoire de billets volés. Pourquoi

            remettre ça sur la table aujourd’hui, après tout ce temps ? D’autant qu’elle n’y était pour
            rien. Elle encaissa sans dire un mot.

                Julien, qui n’était pas au courant de cette histoire, reprit la parole en souriant.

                — Non, je ne suis pas chauffeur de taxi, Mathilde vous expliquera. Elle m’a proposé de
            venir vous dire bonjour. Je vais me retirer, je ne veux surtout pas vous déranger.

                Mathilde  ne  voulait  pas  expliquer,  de  toute  façon  elles  n’auraient  pas  compris.  Elle

            marmonna quelques mots que personne ne comprit.
                — Pas question, répondit Sophie. Tu es notre invité !


                Elle proposa de s’installer dans les grands fauteuils du salon et amena du champagne.

            Après avoir trinqué, Mathilde essaya d’engager la conversation sur quelques anecdotes, les
            souvenirs s’enchaînaient, mais elle ne retrouvait pas la complicité de l’adolescence.

                On se dérida un peu après deux verres. Julien participait à la conversation, mais n’avait

            d’yeux  que  pour  Mathilde.  La  soirée  se  prolongea.  Vers  minuit,  il  prit  congé,  elle
            l’accompagna jusqu’à sa voiture :

                — Qu’est-ce que tu fais ce week-end ? Moi, je reste ici les deux jours, je crois qu’elles
            ont concocté un super programme.

                — De mon côté, pas grand-chose, on a prévu d’aller à la pêche avec Marcel samedi,
            dimanche  peut-être  la  reconnaissance  d’un  nouveau  GR,  et  lundi  matin  je  reçois  une

            personne qui a répondu à mon annonce pour trouver des guides pour cet été.

                — Pour le retour, j’ai pris un billet de train car c’est plus rapide que le car, il part lundi à
            15 heures. Tu m’accompagnerais à la gare ?

                — Avec plaisir.
                — Je vais essayer de te faire inviter pour le déjeuner. J’ai ton portable, je t’appelle.



                Le petit déjeuner du samedi fut calme, chacune arrivait au fil de l’eau.




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