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- Joe -

                Elle choisit le premier rang. Après avoir traversé une partie de la ville, le car s’engagea

            enfin sur la route de la vallée. Mathilde ouvrait grand les yeux, admirait tous ces petit villages
            perchés et les vallées du Paillon et de la Bévéra. Ce voyage lui rappelait tous ces week-

            ends passés ici pendant sa jeunesse.

                Quand  le  machiniste  annonça  qu’on  arrivait  à  Breil-sur-Roya,  une  émotion
            intense traversa son corps et son esprit, elle se leva d’un bon et se retrouva dehors sans

            vraiment comprendre sa décision. Plusieurs passagers descendirent, d’autres montèrent.
            Sans  prévenir,  le  car repartit.  Mathilde  cria,  fit  des signes  désespérés  au  chauffeur  qui

            continua sa route.
                —  De toute façon, il y en a un toutes les heures, je prendrai le prochain, pensa-t-elle.

            Elle  décida  d’aller  prendre  un  verre  au  café  d’en  face  et  d’appeler  ses  amies  pour  les

            prévenir de son retard. Elle fouilla dans ses poches, cherchant son téléphone.
                — Mince, j’ai laissé mon sac à dos dans le car.

                Les rares clients du bar la dévisageaient. En panique, elle les interpella :

                — Bonjour, je viens passer le week-end chez des amies et j’ai oublié toutes mes affaires
            dans le car qui venait de Nice. Tende, c’est bien le terminus, n’est-ce pas ?

                — Oui, Tende, c’est le terminus.
                — Savez-vous comment je pourrais téléphoner au chauffeur ?

                — Les autocars Alpotour ont un bureau à Nice.
                — Mais ce serait plutôt le chauffeur du car qu’il faudrait appeler, non ?

                — Oui, vous avez raison, mais on n’a pas son numéro. Le plus simple, c’est d’appeler

            le café en face de la gare, les cars y stationnent et les chauffeurs y viennent souvent.
                — Bonne idée, vous auriez le numéro ?

                — Je le connais par cœur : 04 93 04 01 12. Le patron, c’est un copain.
                — Merci. Quelqu’un peut me prêter un téléphone ?

                Julien  avait  reconnu  Mathilde,  il  en  était  certain.  Sa  silhouette,  son  sourire,  ses
            expressions étaient les mêmes. Il composa le numéro et lui tendit le téléphone.

                —  Demandez Paul, c’est le patron, il est sympa. Dites-lui que c’est de la part de Julien.

                Mathilde frissonna.
                —  Allô, Julien, qu’est-ce qui t’arrive ?

                —  Non, ce n’est pas Julien, il m’a prêté son téléphone. Je m’excuse de vous déranger,
            je vous appelle pour savoir si vous pourriez m’aider.

                —  Qu’est-il arrivé à Julien ? Pouvez-vous me le passer ?

                Mathilde lui tendit le téléphone :




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