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franchi  l’entrée  qu’Apolline  s’émerveillait  déjà  devant  la  beauté  de  la
               chambre. C’était une grande pièce aux murs blancs et turquoises avec des
               oiseaux magnifiquement peints sur le mur est. Le plafond était très haut et orné
               de moulures. Un beau lustre ancien avec des bougies offrait un éclairage doux
               et rassurait. Le mobilier dans l’ensemble était sommaire : un lit, une table de
               nuit en chêne, et une grande armoire.

               Thomas sourit en voyant son air émerveillé.

                 « Votre tante m’a chargé de la décoration, j’espère que cela vous plaît. »
               « C’est très beau, merci Thomas. » lui dit-elle, un léger sourire aux lèvres.

               « Vous  m’en  voyez  ravi.  Eh  bien,  je  vous  laisse  vous  mettre  à  l’aise  et  vous
               pourrez  me  poser  toutes  vos  questions  plus  tard.  Le  dîner  est  à  huit  heures
               précises. »                                                                                                             ---
               « Merci, j’y serais. »
               Quelques  heures  plus  tard,  après  s’être  rafraîchie  et  vêtue  pour  la  soirée,
               Apolline descendit, nerveuse à l’idée de rencontrer sa tante, qu’elle n’avait
               pas vue depuis qu’elle avait environ trois ans. La jeune femme se rappelait à
               peine d’elle.
               « Enfin, te voilà ! J’espère que tu t’es bien reposée. » l’accueillit Clotilde Laforêt,
               une  femme  élancée  proche  de  la  quarantaine,  aux  yeux  gris  plein
               d’intelligence.  Ses  longs  cheveux  bruns  (les  mêmes  que  ceux  de  sa  nièce)
               attachés en un élégant chignon.
               « Bonsoir  ma  tante,  j’espère  que  je  ne  vous  ai  pas  trop  fait  patienter ? »
               « Non, ne t’inquiètes pas, un peu d’attente aiguise l’appétit. Et puis, de toute
               façon,           Thomas            n’est          pas           encore           rentré. »
               « Thomas dîne avec vous ? »

                « Ah, je vois que tu le connais déjà ! Et oui bien sûr, il fait pratiquement partie
               de la famille ! »

                 « Mme Laforêt ? Me voilà, désolé du retard ! » s’excusa Thomas, entrant à ces
               mots dans le salon.

                 « Mais enfin, cessez tous de vous excuser ! Nous sommes tous là, passons donc
               à table ! »
               « Oh,  Mlle  Apolline,  excusez-moi,  je  ne  vous  avais  pas  vue ! »
               « Eh bien, si tu l’appelles par son prénom, je vois que vous avez déjà fait ample
               connaissance ! » sourit la demoiselle.

               La  jeune  fille  rougit  à  ces  mots  puis  ils  s’assirent  tous  les  trois  autour  d’une
               élégante  table  en  noyer,  sa  tante  se  chargeant  de  sonner  Newt,  le
               majordome.

               Ce  dernier  accourut,  chargé  de  plats  fumants.  Il  y  avait  des  entremets  de
               légumes en entrée, et un magnifique faisan aux airelles et au romarin en guise
               de plat principal.
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