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Apolline lui adressa un sourire reconnaissant et partit manger son petit-
déjeuner de son côté. Quelques heures plus tard, elle alla rejoindre sa tante
dans le salon pour une partie d’échecs tout en prenant le thé.
« Apolline, sache que je suis désolée à propos d’hier, je n’aurais pas dû parler
de Londres dès ton premier jour. J’ai fait un résumé de la situation à Thomas,
mais sois tranquille, tu peux lui faire confiance. »
« Je sais, je lui ai parlé ce matin. Mais ne vous inquiétez pas, il est normal que
vous vouliez en discuter. Après tout, je vous mets en danger en venant ici. »
« Tu es ma nièce. Peu m’importe de courir ce risque si c’est pour te protéger. »
Les jours s’écoulèrent paisiblement. Apolline continuait à écrire et Mme Laforêt
et Thomas faisaient de leur mieux pour la distraire en lui faisant découvrir Paris.
Malheureusement, cette tranquillité ne devait pas durer.
Un sombre soir de pluie, tous les habitants de la maison étaient coincés à
l’intérieur, à cause de la violence de l’orage. Ce fut donc la surprise de tous
quand ils entendirent que l’on toquait à la porte. Alarmée, Clotilde regarda
discrètement par la fenêtre et retint un cri.
« Ma tante, que se passe-t-il ? Vous sentez-vous bien ? » s’alerta Apolline.
« Apolline, vite ! Il faut que tu te caches ! Il y a des gendarmes à la porte, et ils
ont une photo de toi ! Prends tes affaires et cours te cacher ailleurs, vite ! »
« Je pars avec elle ! » dit Thomas.
Les larmes aux yeux, Clotilde acquiesça.
« Je vais les retenir le plus longtemps possible. Il y a de l’argent sur la commode
du salon, prenez-le. Bonne chance mes enfants. »
Ils coururent à l’étage et se saisirent de leurs affaires à la va-vite, puis prirent la
somme dans le salon. Ils s’enfuirent en courant par la porte de derrière,
Apolline blanche comme un fantôme.
Pendant ce temps, Mme Laforêt était allée accueillir les policiers après s’être
assurée que sa nièce et Thomas étaient provisoirement hors de danger.
« Bonjour messieurs, que me vaut votre visite ? »
« Mme Laforêt, veuillez pardonner cette intrusion, mais nous avons été informés
que vous hébergiez une certaine Mlle Apolline Monroe, votre nièce si je ne me
trompe ? » dit- il en lui montrant la photo que lui tendait son collègue.
« Je suis navrée, mais ma nièce n’est pas chez moi. Elle était en effet ici depuis
quelques jours, mais elle est repartie vers Londres ce matin. »
« Madame, vous feriez bien de me dire la vérité. »
« Ce que je vous dis est vrai monsieur. Puis-je connaître la raison de votre
venue ? »
« Elle est recherchée pour braquage de banque. Si vous savez quelque chose,
je vous prie de nous le dire. »
« Je vous ai déjà dit tout ce que je savais. Comment osez-vous l’accusez d’un
pareil crime ? Mlle Monroe est en route vers Londres en ce moment même. »
« J’espérais que vous coopèreriez, mais il semble que vous ne me laissiez pas

