Page 321 - tmp
P. 321
d’autre choix. Nous allons devoir faire usage de la force. Leblanc, je vous laisse
vous en occuper. » déclara-t-il à l’autre gendarme.
« Je vous défends d’entrer chez moi ! Arrêtez ! Lâchez-moi ! »
Cachée dans le parc voisin, Apolline et Thomas entendirent des cris perçants.
Reconnaissant la voix de sa tante, Apolline pâlit, et courut vers la maison.
Thomas essaya de la retenir, mais elle était déjà partie. Affolé, il s’élança à sa
poursuite.
Lorsque la jeune fille s’approcha du salon, elle fut immédiatement alarmée
par les morceaux de verre brisé qui jonchaient le sol de marbre. Elle s’avança
prudemment dans la maison, et se rendit compte rapidement que la maîtresse
des lieux était absente. Apercevant des taches de sang par terre, elle cria.
Effrayé, Thomas se précipita vers le salon. Il suivit le regard de la jeune femme
et blêmit.
« Apolline, nous devons partir, il n’est pas prudent de rester ici. »
« Mais enfin, ne voyez-vous pas le sang par terre ? Il faut que nous trouvions
ma tante ! »
« Elle a risqué sa vie pour nous faire gagner du temps ! Il faut que nous
partions, maintenant. »
« Non. Je refuse de m’en aller sans m’être assurée de sa sécurité. Partez si
vous le souhaitez, mais moi je reste ici. » lui rétorqua-t-elle en marchant vers
les escaliers.
Thomas soupira et partit derrière elle. Ils montèrent les escaliers, jusqu’à la
chambre principale. Clotilde Laforêt disait l’écriteau sur la porte. Elle était
légèrement entrouverte. Il y régnait un silence lugubre. Apolline s’avança dans
la pièce. Un hurlement de douleur retentit dans la maison. Épouvantée, elle se
précipita hors de la chambre, manquant de renverser Thomas. Celui-ci jeta un
regard dans la pièce, étonné, et sentit son sang se glacer. Au sol, gisait
Clotilde. À première vue, elle semblait juste évanouie, mais sou cou était tordu
vers une direction anormale, à moitié caché par ses longs cheveux bruns.
On lui avait brisé la nuque.
Pris de frissons, le jeune homme détacha son regard du cadavre et se précipita
derrière Apolline.
« Partons. » lui dit-elle sans le regarder.
« Vous avez raison, il est trop dangereux de rester ici. »
Il s’avança vers elle et la prit dans ses bras. Elle posa sa tête sur son épaule et
il sentit des larmes couler chaudes sur son vêtement.
« Je suis désolée. Vous n’aviez pas à voir cela. Mais en effet, nous devons
nous en aller au plus vite. »
« Prenez vos affaires et allez-y. Je vous rejoins tout de suite. »
« Soit. Mais faites vite, je vous en prie. »
Sur ces mots, il prit son sac et sortit. Quelques minutes plus tard, alors qu’il
l’attendait dans le jardin, il entendit une détonation assourdissante. Pris d’un

