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Céline avait bien de la chance d’avoir Mathieu après d’elle. Enfin, ça, c’est ce qu’elle
               pensait avant d’avoir entendu la phrase de Magali :


                      — Tu es véritablement certaine d’avoir bien placé ta confiance en acceptant Mathieu

               dans ta vie ?

                      Elle se rendait désormais compte que, jour après jour, semaine après semaine, mois

               après moi, le beau Mathieu lui avait soutiré toutes ses informations sur l’enquête sur laquelle
               elle travaillait. En y réfléchissant de plus près, la récente défection de son directeur de la

               publication lui indiquant que l’affaire sur laquelle elle enquêtait méritait encore quelques
               investigations avant sa publication, était inhabituelle. Le refus inexpliqué d’un confrère de

               participer à une émission de radio où elle devait révéler, preuves à l’appui, tous les éléments

               de son enquête paraissait inexplicable. Cette soudaine panne de son ordinateur, une semaine
               plus tôt où le technicien lui avait fait remarquer qu’il pensait que certains fichiers avaient été

               copiés et effacés était plus que suspecte. Tout cela prenait désormais un tour nouveau et
               Céline venait de comprendre qu’elle avait été jouée de toutes parts.


                      La phrase de Magali :


                      — Tu es véritablement certaine d’avoir bien placé ta confiance en acceptant             6
               Mathieu dans ta vie ? revenait vers Céline comme un boomerang, en écho de celle prononcé

               par Mathieu la dernière fois qu’elle l’avait vue :

                      — Tu es véritablement certaine d’avoir bien placé ta confiance en acceptant Magali

               dans ton groupe ?

                      — Je le pense, avait répondu Céline qui n’avait aucune raison de douter de sa nouvelle

               amie. Bien que notre amitié soit récente, Magali me semble honnête et je la sens proche.


                      Courant toujours, sa valise à la main, Céline sortit sur le parvis de la gare et héla un
               taxi. Il ne lui faudrait pas plus de vingt minutes pour retourner à La Renardière, la maison de

               campagne que les filles avaient louée pour le week-end.

                      Arrivée devant la maison, elle sortit en trombe du taxi après avoir réglé le chauffeur.


                      La maison était vide. Après avoir tout rangé, Martine, Florence et Denise étaient

               rentrées chez elle. Curieusement, elles avaient oublié de fermer la porte d’entrée.









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