Page 305 - tmp
P. 305
Céline avait bien de la chance d’avoir Mathieu après d’elle. Enfin, ça, c’est ce qu’elle
pensait avant d’avoir entendu la phrase de Magali :
— Tu es véritablement certaine d’avoir bien placé ta confiance en acceptant Mathieu
dans ta vie ?
Elle se rendait désormais compte que, jour après jour, semaine après semaine, mois
après moi, le beau Mathieu lui avait soutiré toutes ses informations sur l’enquête sur laquelle
elle travaillait. En y réfléchissant de plus près, la récente défection de son directeur de la
publication lui indiquant que l’affaire sur laquelle elle enquêtait méritait encore quelques
investigations avant sa publication, était inhabituelle. Le refus inexpliqué d’un confrère de
participer à une émission de radio où elle devait révéler, preuves à l’appui, tous les éléments
de son enquête paraissait inexplicable. Cette soudaine panne de son ordinateur, une semaine
plus tôt où le technicien lui avait fait remarquer qu’il pensait que certains fichiers avaient été
copiés et effacés était plus que suspecte. Tout cela prenait désormais un tour nouveau et
Céline venait de comprendre qu’elle avait été jouée de toutes parts.
La phrase de Magali :
— Tu es véritablement certaine d’avoir bien placé ta confiance en acceptant 6
Mathieu dans ta vie ? revenait vers Céline comme un boomerang, en écho de celle prononcé
par Mathieu la dernière fois qu’elle l’avait vue :
— Tu es véritablement certaine d’avoir bien placé ta confiance en acceptant Magali
dans ton groupe ?
— Je le pense, avait répondu Céline qui n’avait aucune raison de douter de sa nouvelle
amie. Bien que notre amitié soit récente, Magali me semble honnête et je la sens proche.
Courant toujours, sa valise à la main, Céline sortit sur le parvis de la gare et héla un
taxi. Il ne lui faudrait pas plus de vingt minutes pour retourner à La Renardière, la maison de
campagne que les filles avaient louée pour le week-end.
Arrivée devant la maison, elle sortit en trombe du taxi après avoir réglé le chauffeur.
La maison était vide. Après avoir tout rangé, Martine, Florence et Denise étaient
rentrées chez elle. Curieusement, elles avaient oublié de fermer la porte d’entrée.
6

