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N° 43
LAQUELLE DES TROIS
Elle attendait sur le quai. Elle repensait aux derniers jours passés avec celles
qu’elle avait considérées comme ses amies. Un malaise persistait en elle. Ses pensées
furent interrompues par l’arrivée du train. La porte s’ouvrît, elle mit un pied sur la première
marche, leva la tête et s’arrêta brusquement. Ses deux amies, Jennifer et Roselyne
étaient dans le wagon, l’attendant de pied ferme.
Marie eut un mouvement de recul ou d’incertitude avant de mettre le pied sur la
plateforme, en dévisageant avec surprise ses deux amies. Elle eut le temps de leur
demander ce qu’elles faisaient dans ce train, Jennifer lui répondit qu’étant au courant de
son déplacement de ce matin elles avaient décidé de l’accompagner après s’être
brièvement consultées par téléphone, car elles devaient absolument s’entretenir toutes les
trois à propos d’une situation très gênante et fort préoccupante. Marie s’installa avec ses
amies dans le train.
Elles exhibèrent immédiatement une enveloppe qu’elles tenaient chacune dans la
main, indiquant qu’elles les avaient reçues le matin même. Toutes les deux, assez
excitées, précisèrent que ses lettres n’étaient pas banales et que leur amie ferait bien de
s’enquérir rapidement de savoir si elle en n’était pas aussi destinataire. Marie leur répondit
que partie tôt de chez elle elle n’avait pas eu le loisir de relever son courrier. Sur le ton
insistant de ses deux amies Marie prit son téléphone portable et appela chez elle sa
femme de ménage, celle-ci lui indiqua qu’en effet une lettre avait été reçue ce matin à son
intention et qu’elle la mettait dans sa chambre sur sa table de nuit.
Jennifer prit alors la parole en expliquant que la lettre qu’elle avait reçue d’une
troisième amie commune, Adeline, l’informait que celle-ci était partie avec le mari de l’une
d’elles, Jennifer, Roselyne ou Marie…mais sans en dire plus ! Marie rappela sa femme de
ménage, lui enjoignit de décacheter son courrier et de lui en donner le teneur. Comme elle
le redoutait maintenant la lettre qui lui était adressée était exactement de la même teneur
que celle que ses amies avaient reçue.
Marie était interloquée de cette situation! Bien sûr la veille au soir cette réunion
amicale chez Adeline avait été une réussite mais elle avait quand même ressenti une gêne

