Page 285 - tmp
P. 285

Prenant son sac à main, elle se leva et sortit en faisant poliment un petit signe à Alexandre, qui

            revenait à sa place.



                   Elle le vit, derrière la vitre du compartiment. Les yeux clos, il somnolait, bercé par le roulis

            du train. Oui, c'était bien Gabriel ! Il semblait inchangé, vêtu d'un jean et polo blanc, qui faisait
            ressortir son teint mat. En une seconde, elle effaça le temps et fut effrayée par la violence de son

            émotion.

                ‒ « Je dois aller voir ma tête avant. », se dit-elle en reculant et se réfugia dans les toilettes.
            Là, elle se scruta dans la glace. Ses cheveux mi-longs, châtain roux clair, ondulés, encadraient un

            visage assez rond, aux yeux gris-vert. Un léger hale, lui donnait une mine radieuse. Elle n'arrivait
            pas à lui en vouloir de cette félonie, après tout, c'était elle qui avait fait défaut, si elle était revenue à

            temps, peut être que...

                 ‒ « Et puis zut ! Tu n'est plus une ado, ma belle » dit elle à son reflet

            Elle réajusta son tee shirt vert sur sa ample jupe bariolée, avant de sortir.
            La porte de séparation était ouverte, aussi s'approcha t-elle doucement du dormeur. Elle se pencha et

            murmura à son oreille :

                ‒ «  Gabriel, c'est Marion »
            Elle eut un recul de panique, en disant cela. Et s'il la rejetait...

            Surpris, il ouvrit les yeux et son regard bleu turquoise la transperça, la laissant pantelante.

                ‒ « Je t'attendais, Marion, enfin tu es venue. Son sourire chaleureux la bouleversa.

                ‒ « Tu, tu m'attendais ? » Bafouilla t-elle.

                ‒ « Oui ! assieds-toi à coté de moi, je vais t'expliquer. »
            Elle s’exécuta docilement.

                ‒ « Je suis venu voir Antoine et je savais par Agathe que tu serai là aussi !

                    Elle m'a raconté votre conversation d'hier après-midi. Anaïs vous avait volontairement

                    laissés seuls pour que Agathe puisse s'expliquer avec toi. Ça a été très courageux de sa part !
                    Je savais l'heure de départ de ton train et l'emplacement de ta réservation. Le reste à été

                    facile : j'ai un ami, beau-frère du contrôleur... Le plus dur a été, pour moi, de faire semblant
                    de ne pas te voir à ta montée. »

                ‒ « Et si je n'étais pas venue ? » dit elle d'un air bravache

                ‒ « Je t'aurais cherchée. Tes amies ont tout arrangé, Anaïs m'a envoyée  un message pour me

                    prévenir de votre arrivée à la gare. »



                                                                                                            7
   280   281   282   283   284   285   286   287   288   289   290