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- Où je vous dépose, au fait ? Je parle, je parle, mais dans tout ça, j'en oublie de vous

demander où vous allez...
Philomène sortit de ses pensées :

- Oh, je vais aussi à la gare, donc c'est parfait pour moi.

Elle n'avait aucune envie de lui dire qu'elle prendrait le même train qu'elle ; le temps
qu'elle se rende au guichet pour y modifier son billet-retour et s'assurer qu'il restait de la

place dans ce train, elle espérait bien se débarrasser de la jeune fille qui aurait eu le
temps de s'y installer... Elle n'avait qu'une envie : se retrouver seule, pour ruminer son

chagrin..
Elles arrivaient enfin. Devant la gare, Philomène signifia à la conductrice :

- Ici, ce sera très bien.

La jeune femme brune manœuvra, stoppa son véhicule, Philomène sortit du véhicule et
remercia celle qui avait eu la gentillesse de la conduire, tout en récupérant sa valise.

Elle lui adressa un rapide :
- Bonne continuation, et bon voyage ! et se dirigea vers le guichet.

Il devait être environ 8 heures. Pour une journée d'été, c'est tôt, 8 heures... A cette heure-
ci, le hall de gare était presque désert. Elle n'attendit pas longtemps pour se voir octroyer

un nouveau billet qui lui permettrait de prendre le train qui devait quitter la gare 15 minutes

plus tard.
Et c'est là, en montant sur le marche-pied pour se hisser dans le wagon qu'elle l'avait vu...

Quel choc !

Elle voulait rentrer à Brest, vite, mais certainement pas par ce train-là...
Malgré elle, ses yeux basculèrent et se posèrent sur la fille qui était assise à côté de lui, et

qui semblait si proche de lui... Stupeur : elle reconnut... la fille à la voiture rouge, la fille qui
venait de la conduire à la gare, la fille qui l'avait prise en auto-stop ! Elle reçut l'information

comme un nouveau coup de poignard.
Elle se sentait cernée...

Chargée de sa valise, elle fit volte face, croisa un quart de seconde le regard de William et

courut en direction de la route nationale.

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