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Durant les premiers jours, elles se promenèrent au soleil, passaient du temps sur la

            plage ; elles prenaient des bains de mer et peaufinaient leur bronzage.
            Lors de leurs promenades en bord de mer, elles empruntaient souvent le GR 34 qui leur

            offrait des paysages à couper le souffle, devant lesquels elles demeuraient,

            contemplatives... Elles étaient passées devant la Croix des Amoureux. C'est là que Margot
            leur dit :

            - Figurez-vous qu'avec mon fiancé, c'est là qu'on a fait un serment. Oh, c'est vrai que
            j'avais fait en sorte de l'amener là, un soir, au clair de lune... Mais nous nous sommes

            promis ici qu'on ne se quitterait pas, et de s'aimer toujours...
            Mauricette, en entendant Margot, eut un petit rire.

            Margot, qui avait laissé ses yeux errer sur l'horizon regarda Mauricette.

            - Pourquoi ris-tu ? lui demanda-t-elle. Et l'on sentait dans sa voix, même si celle-ci était la
            douceur incarnée, une pointe d'incompréhension et de contrariété.

            - oh, pour rien, pour rien, répondit Mauricette.
            Elle avait haussé les épaules et avait dirigé ses espadrilles sur le sentier en direction du

            village.
            Elles n'y pensèrent plus.

            Le soir, elles avaient prévu un feu de camp, non loin du camping. Une fois la nuit tombée,

            alors que les étoiles constellaient le plafond noir du ciel, elles avaient préparé un feu sur le
            sable, au creux de quelques galets. après être allées ramasser des brindilles.

            Et Julie s'était chargée d'apporter des moules, des coques, des crevettes, des praires

            qu'elles firent griller sur le feu sur des brochettes en bois. C'était si bon ! Elles burent
            beaucoup, et sans doute plus que de raison.

            Et soudain, Mauricette dit à Philomène :
            - J'ai vu ton copain, il n'était pas tout seul !

            Philomène se décomposa.
            - Qu'est ce que tu veux dire ?

            Mauricette avait poursuivi :

            - J'ai vu William, ton William... Il n'était pas tout seul ! Il tenait une fille par le cou, et j'ai
            trouvé bizarre que ce ne soit pas toi !

            Elle éclata de rire.
            Philomène eut l'impression de sombrer dans un cauchemar.

            - Tu dis n'importe quoi... Tu es jalouse ! Tout le monde sait que tu es jalouse... Hein les
            filles ?                                   2
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