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casino et Sophie planait comme une dingue.
Bravo, le rapport sera positif pour toutes, même moi !
- Tu vois, tu auras aussi réussi !
- Marie, n’ouvre plus la bouche jusqu’au terminus, sinon je te fais avaler les cerises de
ton ridicule chapeau.
- En effet, j’ai interprété une policière qui venait annoncer le décès d’un fils dans un
hypothétique accident. Je n’aime pas jouer avec les sentiments des gens, vous le saviez
toutes. Mais maître Jacques me mettrait à l’épreuve. Je ne devais pas me tracasser,
c’était un rôle et il m’accompagnait là pour tout préciser à la pauvre femme juste après
ma déclaration destructrice.
J’ai respecté la marche à suivre jusqu’au moment où la mère de famille a pleuré lors
d’une terrible crise de panique, expliquant que son fils venait de mourir dix jours
auparavant, renversé par un fuyard.
Cette pauvre femme pleurait en m’insultant.
Elle ne pouvait accepter cette fausse-vraie nouvelle.
Je ne savais que dire pour amoindrir sa douleur, son désarroi.
Désolée, non… Je ne sais toujours pas maintenant ce que je ressentais.
Un bourreau, votre stupide épreuve m’avait donné ce rôle abject !
Et là, plus de Jacques, personne pour les éclaircissements !
J’avais retourné le couteau dans la plaie d’une pauvre maman et je ne pouvais donner
aucune remarque logique à mon comportement barbare. En rentrant, on m’a dit que
c’était une erreur de… casting.
- Oui, je te l’ai dit.
- Vous n’êtes qu’une raclure.
Ce matin, en revenant de ma promenade solitaire quelle ne fut pas ma surprise de vous
voir attablé dans le petit salon « rose » de l’hôtel avec les deux loubards, le croupier et
l’homme séduit. Vous vous amusiez bien tous ensemble. Par contre, la mère en deuil
n’était pas là.
Vous m’avez tous piégée ! Je ne vous le pardonnerai jamais.
Demain, j’ai rendez-vous avec monsieur Jacquard. Il a refusé ma démission quand je
lui en ai donné les raisons. Mais il veut me voir et je pense que vous pourriez être
convoqués d’ici peu.
- Salope ! cria Marie.
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