Page 164 - tmp
P. 164
Une arnaqueuse de ton niveau, déjà interdite en Angleterre, pouvait rendre bien des
services dans une société comme la nôtre.
Un petit arrangement physique avec celui qui blanchit de plus en plus sur sa banquette,
et hop, plus de passé négatif.
Bien sûr que je savais, suite à tes élucubrations lors de ta soûlerie après laquelle nous
sommes devenues amies, selon tes dires.
Pendant cinq minutes, plus personne ne dit mot. Seul le bruit du train rythmait les minutes et
donnait l’impression de découper en fines tranches chacune des paroles échangées depuis le
départ.
- Et que fait-on maintenant ?
- Je n’ai pas fini. Qui a eu l’idée de la supercherie ?
- Mais de quoi parles-tu ? On a réussi un test qui nous mettait sous pression et cela sera
utile demain, au travail.
- Vous me prenez pour une bille.
- Arrête de me vouvoyer ! Combien de fois devrais-je te le demander, Sophie ?
- Mais Jacques, je ne le ferai jamais, je ne tutoie que mes amis. Ce n’est pas votre titre
ronflant qui me fait peur. Vous ne servez à rien, ne connaissez rien du travail et n’êtes
même pas capable d’organiser un stage. Non, vous êtes seulement un petit gardien de
camp, juste apte à contrôler pour les chefs, mais surtout sans penser.
Les yeux perçants du petit blond ventripotent semblaient coller à ses lunettes comme pour
expulser les verres et venir assassiner Isabelle. Son costume trois pièces ne servait plus à rien.
Ce rempart social démontrait son inutilité totale quand on devait révéler sa personnalité ou
prendre ses responsabilités.
Alors, sa bouche en forme de bec de canard, se déforme et il s’écria :
- Je ne te permets pas, je dénoncerai tes paroles.
- Cela ne pèsera pas quand je dévoilerai votre complot.
- Les grands mots…
- Donc vous avez surmonté des épreuves, magnifique !
Jacques comptait les points pendant que Marie s’envoyait en l’air, Josiane gagnait au
6

