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Pendant un instant, elle réussit à oublier l’envahissement des quatre ennemis dans cet endroit
magique, sa madeleine de Proust.
Elle se revoit enfant. Oui, elle adorait les trains, leurs wagons avec les sièges colorés et le
dossier d’en face d’où l’on pouvait sortir une tablette devant pour jouer avec sa poupée ou
dessiner pendant le trajet.
Avec son grand-père, elle en effectuait des voyages pour aller à la mer ou à la grande ville…
Puis son regard retomba sur les envahisseurs et sa bulle de sécurité se dégonfla d’un seul
coup.
- Ah oui, sortir de notre zone de confort comme bêle notre attardé ici présent. Alors,
parlons-en de ton épreuve. Habillée telle une influenceuse en rut, tu dois séduire un
quidam au bar et l’emmener jusqu’à la porte de ta chambre.
Le défi ne te donne pas les consignes à suivre à partir de là.
Personne n’est dupe, tu le laisseras entrer pour bien nous convaincre que toi, les
gageures, tu les relèves.
Moi qui te connais, je savais que tu coucherais avec lui : tu as bien accepté une nuit
avec le fiancé de Sophie.
- Quoi ? hurle celle-ci.
Arrête d’essayer de casser nos amitiés, Isabelle. Tu empruntes une voie détestable !
- Attention, Sophie se réveille ! Tu te rappelles quoi exactement de ce séjour organisé
par notre décérébré ? Il a cru que tu buvais pour parvenir à te surpasser et obtenir un
bon point comme Marie.
Pitoyable, Sophie, aucun autre qualificatif ne me vient à l’esprit…
- Stop ! crie Jacques.
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