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longue chute sans fin, sauf que Jeanne n’était partie de nulle part et ne savait où et
               quand elle parviendrait à atterrir.



               Lorsque sa vue, redevenue sans troubles, lui permit de voir et que ses jambes, ayant
               retrouvé un sol stable, lui permirent de marcher, elle se rendit compte qu’elle était

               tout simplement dans sa chambre et que tout semblait être revenu à la normale. Seul
               élément notable, elle constata que son réveil annonçait « 8h08 » et que c’était un

               vendredi 13. Elle crut d’abord que son réveil s’était arrêté où que le courant avait été
               interrompu à cause de la pluie, cependant, tous les appareils de la maison

               déclaraient tous « vendredi 13, 8h08 ».



               Jeanne colla son oreille à la porte de ses parents, rien. Aucun bruit si ce n’était leur
               lente respiration ensommeillée. Elle descendit l’escalier à pas feutrés et commença à

               mettre la table comme si de rien n’était. Son incompréhension était telle qu’elle ne
               parvenait pas à se concentrer et décida de sauter le petit-déjeuner. La pluie battante

               annonçait un jour de pluie sans fin et cela plongea Jeanne dans un désarroi de plus
               en plus présent. Elle attrapa son parapluie et sortit dans le hall.



               Elle saisit son parapluie mais voyant que celui-ci ne s’ouvrait pas, commença à
               forcer la manivelle afin qu’il se déploie. Il s’ouvrit finalement à l’intérieur du hall,

               comme précédemment semblait-t-il…


               Tandis qu’elle marchait, ses pas se faisaient de plus en plus lourds, comme si

               quelque chose la retenait, l’empêchait d’avancer. Elle ressentait un vide en elle, un

               souffle glacial qui pénétrait son estomac et lui nouait la gorge. Elle ne cessait de
               regarder en arrière se remémorant la « chose » qui l‘avait poursuivie et qui revenait

               hanter ses pensées. Elle pressentait que cette histoire n’était pas finie et que cette
               « chose » n’avait pas totalement disparu.



               C’est alors que, réfléchissant trop longuement et perdue dans le flux de ses pensées,
               Jeanne se rendit compte qu’elle errait depuis un bon bout de temps, égarée, sans

               repères. Soudainement et familièrement, la haute silhouette de ses hantises apparut :
               ses vêtements sombres, sa mèche si bien camouflée sous sa capuche volante et son

               regard qui serait capable de vous glacer le sang en un quart de seconde.
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