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le nouveau poste qu’on lui offrait, soit il quittait l’entreprise. Se retrouver sans travail, à l’heure
actuelle n’étant pas une option, le choix avait donc été limité. Il avait accepté, et était parti exercer
ses nouvelles fonctions en Roumanie. Son travail lui plaisait c’était déjà ça, et s’il ne maîtrisait pas
la langue, il avait un bon niveau en anglais, donc il arrivait à se débrouiller. Seule l’absence de son
amoureuse lui pesait. De son côté Nicole, comme Colin, aimait son travail. Seule l’absence de Colin
lui pesait. Ce n’était pas pour rien que leurs amis avaient surnommé leur couple « Nicolin ». Mais
on était vendredi et elle se réjouissait à l’idée d’entendre sa voix ce soir.
Perdue dans sa rêverie elle manqua de rater son arrêt. Elle réagit juste à temps. Ouf ! Elle
l’avait échappé belle. Bon, ça n’aurait pas été une catastrophe de descendre à l’arrêt suivant, mais
elle aurait perdu quelques minutes quand même, et avec cette pluie qui ne se calmait pas elle aurait
été bien trempée.
Toujours sur ses gardes Nicole redoubla d’attention avant de franchir le passage piéton.
Malgré le peu de visibilité, les voitures roulaient à vive allure, et avec sa malchance habituelle un
accident était vite arrivé. Tout se passa bien jusqu’au bureau. Nicole en était la première surprise.
L’an dernier à ce stade de la journée, elle avait déjà déclenché un certain nombre d’incidents qui lui
avaient pourri l’existence. Rien de bien méchant il est vrai, mais des situations qui vous assurent
direct le ridicule auprès du simple passant et des railleries de la part des proches. En entrant dans
l’immeuble de son entreprise elle s’attendait à voir les regards se tourner vers elle, tant elle savait
que ses collègues, connaissant sa poisse des vendredis 13, seraient dans l’attente d’une péripétie,
d’un accoutrement curieux. Mais non. L’hôtesse d’accueil la salua d’un joyeux « Bonjour Nicole »
et reprit ses activités derrière le plexiglas qui la protégeait des contaminations éventuelles, depuis
que la pandémie provoquée par le coronavirus avait fait son apparition sur la planète.
Nicole repensa à cette période étrange qu’avait été le confinement. C’était devenu un élément de
référence dans les conversations, un point commun à tous. Il y avait la période avant et celle après.
Et pour Nicole, les catastrophes générées par le vendredi 13 lors de cette période n’avaient pas été
divulguées à ses proches. Ne pas avoir de contacts avait permis de garder le secret. Et fort
heureusement pour elle. Parce que quand même, c’est bien ce jour-là qu’elle avait cassé le vase
chinois, souvenir de famille, fait tomber la barre de rideaux et pour finir failli mettre le feu à
l’appartement. Grâce à l’intervention rapide de Colin, il y avait eu plus de peur que de mal. Et tous
les deux s’étaient jurés de n’en parler à personne, sinon elle aurait été une fois de plus la risée de
tous.
Nicole entra dans son bureau, étonnée qu’il ne se passe toujours rien d’anormal : pas de
courant d’air faisant voler toutes les feuilles, avec les fenêtres fermées cela aurait été curieux il est
vrai mais elle avait déjà vécu des choses plus surprenantes, pas de poignée qui casse au moment
d’ouvrir une porte, pas de fauteuil à roulettes qui s’échappe au moment de s’asseoir. Rien. Peut-être
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