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travaux sur l'Avenue de la Marne ! » pensait-elle en croisant les doigts pour conjurer le sort mais
ses sages précautions furent vaines car la pancarte « Travaux » et une barrière infranchissable se
dressèrent soudain devant la voiture de Mr Duval qui se mit à pester et prit sur les chapeaux de
roue la déviation indiquée.
«- Il ne manquait plus que ça ! s'écria-t-il, en colère.
- Oui, dit-elle, c'est vendredi 13 !
- Ah, bon ? J'avais pas fait attention ! Vous êtes superstitieuse ?
- Non, mais, il m'arrive quelquefois d'avoir des surprises le vendredi 13...
- Vous portez malheur, alors ! s'exclama-t-il.
- Non, pas du tout, je.... »
Et elle s'empêtra dans une tentative d'explication qui ne servit à rien car Mr Duval ne l'écoutait pas
et finit par s'arrêter en double file devant la mairie.
«- Bon, désolé, je ne vous dépose pas devant votre collège, vous finirez à pied...
- D'accord, pas de souci. Merci infiniment, Mr Duval ! dit-elle en ouvrant la portière.
- Bonne chance pour votre inspection ! » ajouta-t-il quand même.
« Il serait pas mal s'il souriait un peu et s'il était moins stressé! » se dit-elle en prenant la direction
du collège. Il était 8 heures 30 lorsqu'elle franchit la grille et pénétra dans la salle des profs. Sa
collègue Véronique qui devait être inspectée à 9 heures se précipita vers elle :
«- Oh, Emilie, je t'attendais. Ça va, toi ? Moi, ça va pas du tout !
- T'en fais pas, ça va bien se passer ! Ton cours est au top, on l'a bien préparé
ensemble et tu es très jolie avec ta jupe et tes collants noirs ! »
Elle se garda bien de lui parler du vendredi 13 et, lorsque la sonnerie retentit, elle alla
rejoindre sa classe de sixième. Tout se passa bien et elle se sentait prête pour affronter le regard
noir de Mr Ducroc.
Après une rapide salutation, il alla s'installer au fond de la classe. Les élèves, nullement
impressionnés par la présence de l'inspecteur, entrèrent dans un brouhaha et un joyeux désordre
qu'elle mit quelques minutes à calmer. C'est alors que la voix grave et un rien courroucée de Mr
Ducroc s'éleva :
« Pourrais-je avoir le cahier de textes ? »
Oh, non ! Elle n'avait pas pensé à ça ! Un peu affolée, elle se tourna vers Zoé, l'élève qui en était
chargée. Celle-ci lui assena, d'un air effronté et sur un rythme de mitraillette comme toute bonne
ado d'aujourd'hui :
«- Il était pas dans l'casier, M'dame !
- Bon, va voir le CPE, il l'a peut-être...Inès, va avec elle et cherchez-le ! »
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