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Au delà du sillage du bateau, l’île de Sein disparaissait. Une page se tournait, à présent,
c’est vers un autre combat qu’elle s’avançait.
A la descente du bateau elle ressentit une impression de déjà vu et les paroles de « La
Foule » lui vinrent à l’esprit :
« Suffoquant sous le soleil et sous la joie, j'entends dans la musique les cris, les rires,
Qui éclatent et rebondissent autour de moi.
Et perdue parmi ces gens qui me bousculent. Étourdie, désemparée, je reste là,
Entraînée par la foule qui s'élance et qui danse une folle farandole
Je suis emportée au loin. »
Des sensations oubliées firent surface et Lou eut envie de s’isoler et de s’asseoir. Sur cette
plage un peu séchée par les rayons du soleil mais encore humide elle cherchait à classer tous ses
soucis dans l’oubli.
Aujourd’hui, suite à cinq années passées en ermite sur ce bout de cailloux, ses tourments
étaient achevés. Elle irait droit, se sentant prête à affronter la vie et à trouver son bonheur.
Les yeux tournaient vers le large, elle contempla l’écume des écueils telle une envolée de
colombes.
Ah ! S’étendre sur le sable comme on s’enfonce dans la « ouate »moelleuse d’un nuage
pour mieux savourer l’instant présent et sa liberté. Fermant les yeux, se balançant doucement, elle
fredonna une douce mélodie :
« J'ai chassé les images, Qui flottaient dans ma tête,
Balayé les nuages, Ouvert grand les fenêtres.
Je n'ai plus le temps de penser à hier et je vole à destination de mes rêves, de mes soleils, de mes hivers,
Avec mes convictions.
Je me sens libre et légere, Je ne veux plus vivre en apnée, Je me sens libre et légere,
Je veux simplement vivre léger.
J'ai fait le grand ménage,
Dans mes idées, J'ai tourné la page,
C'est pourtant pas compliqué.
J'ai classé le passé, Ouais j'en avais assez, De laisser mes pensées délirer,
J'ai décidé de me laisser glisser sur les vagues de la vie,
Pour aller de l'avant, J'suis pas vraiment, Pour jouer les passifs au présent. »
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