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Peut-être produite par les lampes de personnes venues à sa recherche ? Il aurait tant voulu y
croire mais hélas, il n’entendit pas de bruits de pas ou des paroles échangées.
Il se dressa et hurla en criant au secours. Aucune réponse en retour. Il réitéra plusieurs fois les
appels à l’aide jusqu’à en perdre la voix. En vain.
Curieusement, une atmosphère singulière et mystérieuse régnait alentour, en laquelle Paul
ressentit une présence particulière.
Quelle était bien la nature de celle-ci ? Quid de l’origine de la lumière ?
Au plus fort de son questionnement, il entendit une voix douce.
- Ne t’inquiète pas mon ami ! Je vais t’aider à sortir de là.
Il n’en croyait pas ses yeux, assistant au spectacle le plus féérique qu’il ne lui ait jamais été
donné de voir. Une licorne d’une blancheur immaculée, telle qu’il se l’était imaginée encore
enfant au travers de contes ou de récits mythologiques, le regardait avec compassion depuis le
bord de la cavité. De plus, elle lui parlait…
L’aura qui émanait de cet être merveilleux incendiait les lieux pourtant encore plongés dans
l’obscurité. Paul distinguait nettement sa longue corne torsadée, quelque peu dorée, qui
pointait vers le ciel.
Pendant quelques secondes, il crut qu’il vivait un rêve. Se demandant même si la mort l’avait
emporté et si cette créature n’était là que pour l’accompagner durant le fameux passage de la
vie à trépas.
Pourtant, sa présence lui semblait bien réelle, car la licorne se pencha en avant et lui dit :
- Accroche-toi à ma corne et tu pourras ainsi te hisser hors de cet aven.
Ne demandant pas son reste, Paul s’exécuta sur-le-champ. Il saisit sa corne torsadée à pleines
mains et par enchantement, il sentit une forte traction verticale le propulser dans les airs. La
puissance de l’animal fut telle que son corps se souleva, aussi léger qu’un fétu de paille.
Il se retrouva enfin sur la terre ferme, tout tremblotant mais libéré pour toujours de ce mauvais
souvenir.
Sa première idée fut de remercier la licorne. Ne ressentant aucune peur, Paul s’approcha
d’elle et frôla délicatement avec ses doigts sa robe blanche douce et soyeuse.
Quelques poils fins restèrent dans sa main. À ce moment-là, la créature pivota sur elle-même
et l’invita à regagner le sentier du retour. Il remplit rapidement son panier avec les
champignons tombés au sol, ramassa son canif et la suivit.
Tel un enfant plongé dans un songe fantastique, Paul longea plusieurs sentiers maintenant
illuminés par le rayonnement de l’animal, avant de rejoindre le chemin du départ. Une fois
parvenu à sa bicyclette, la licorne s’évapora.
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