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tragique  de cette  amitié. Kristine n’aimait pas les vendredi 13, ce  n’était pas
               négociable.


               Toute la journée, elle s’était retenue d’écrire à Pluto. « S’il tient à toi, lui avait dit sa

               copine Maryline dont les conseils étaient toujours avisés, il attendra bien demain. »
               Alors, elle s’était concentrée sur son métier de bibliothécaire,  s’était  attaquée  à

               l’archivage qu’elle remettait toujours à plus tard. Il était plus de dix-huit heures quand
               elle avait relevé la tête de ses cartons. Elle avait tenu bon. Mais n’en était finalement

               pas très fière.

               Philippe avait guetté l’écran de son portable toute la journée. Aucune notification. Il

               avait relu leurs  échanges, tenté d’interpréter le petit émoticône apparemment

               complice. Pouvait-il s’être  trompé à ce point ?  S’était t’il  montré trop pressant ? Il
               n’était pas familier de ces applications de rencontres, de leurs codes probablement

               plus subtils qu’il ne se l’imaginait. Cette fille avait pourtant l’air équilibré, drôle, pas du
               genre à le planter comme ça sans explications. Peut-être lui était-il arrivé quelque

               chose ? Un accident ? Ou tout bêtement une panne de  portable ? Toutes les

               hypothèses défilaient dans son esprit. N’y tenant plus, il lui avait laissé un message
               avec plusieurs points d’interrogation. Pas davantage, il ne voulait pas la harceler. Elle

               n’avait pas répondu.  Cachée  derrière son  écran, peut-être avait-elle simplement
               voulu s’amuser un peu avec lui…


               Le soir venu, d’humeur sombre, il avait décidé de ne plus y penser. Après tout, ils ne

               se connaissaient pas, tous leurs échanges n’étaient que des mots, du vent. La pluie
               s’était arrêtée et un rayon de soleil perçait les nuages. Il enfila son blouson et décida

               d’aller faire un tour. A Quimper. Le vendredi soir, là-bas comme ailleurs, les gens
               sortent boire un verre après leur semaine de travail. Il rejoignit le centre-ville et se

               gara près de la cathédrale. Se dirigea vers le Café des Arts, rue Sainte-Catherine.
               Un peu en colère, triste surtout. Volontairement, il avait laissé son portable chez lui.

               Les flirts virtuels, on ne l’y prendrait plus.

               Kristin réalisa soudain à quel point son comportement était irrationnel. A ce rythme-

               là, elle n’était pas près de le trouver, son prince charmant ! Un reste d’appréhension

               la fit hésiter encore. Etait-ce bien raisonnable de prendre la route un vendredi 13 ?
               Bien sûr, jusqu’à présent, on ne pouvait pas dire que cette maudite date lui avait





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