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grand-chose et surtout sur lequel, bientôt, il n’y aura plus rien. Ça va très mal pour vous.
Sans compter, vos derniers dossiers truffés d’erreurs…
- C’est faux, c’est vous qui me les avez transmis comme ça. Je vous les ai même
renvoyés avec mes corrections…
- Je ne m’en souviens pas ; je n’ai aucun souvenir de ces mails…Cela rejoint la longue
liste hétéroclite de vos fautes depuis un mois !
- Quelles fautes ?
- Tous les courriels, par exemple à partir de l’ordinateur de votre bureau, des mails
privés à un certain… Souleymane qui travaille pour un de nos concurrents…
- Mais c’est juste pour des conseils, on fait le même…
- Ou bien pour lui transmettre des informations pour nous concurrencer ; une petite
histoire d’amour interraciale, c’est joli mais ça peut coûter cher…
La bassesse agite en elle les fulgurances d’une révolte, qu’elle ne peut réprimer.
- Salaud.
Elle s’entend prononcer l’insulte, elle se sent en être fière et, en même temps, la
regrette ; c’est bon, c’est mort. Adieu l’appart, bonjour chomdu.
- Des insultes à présent. Très bien.
Elle ne l’écoute plus, ne débat plus. Elle repense à sa carte bleue. Elle n’a qu’une hâte,
c’est qu’il en finisse au plus vite, pour qu’elle puisse faire opposition. Il en arrive à sa
conclusion. Il se lève, va fermer à clé la porte de son bureau.
- Bref, je connais votre situation. Très loin d’être brillante. Avec la réputation que je
vais vous faire en plus, vous aurez beaucoup de mal à retrouver un emploi dans le
secteur…
- Salaud…
- Oui, je sais, vous l’avez déjà dit, ou bien…
Il suspend sa phrase. Elle lève la tête vers lui. Il s’est rapproché d’elle. Elle répète ses
derniers mots :
- Ou bien… ?
- Ou bien nous pouvons trouver un terrain d’entente.
- C’est-à-dire ?
Il est tout proche d’elle, lui caresse l’épaule, pose la main sur sa nuque.
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