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qu’elle  n’avait  pas envie de déranger, un samedi, pour aller  chercher la

                        copine malchanceuse.



                               Elle a  entendu dans le couloir le bruit  typique des chariots qui

                        emmènent les plateaux repas. Le matin, dans les couloirs des hôpitaux, les


                        soignants s’agitent dans tous les sens  pour essayer  de répondre aux

                        demandes des patients. Certains ont passé une mauvaise nuit, certains crient

                        de douleur, d’autres  appellent parce qu’ils veulent tout simplement qu’on


                        s’occupe d’eux, pas question de devenir les laissés-pour-compte du


                        troisième étage.


                               Et il y a Mary, qui ne dit rien, qui attend sagement au fond de son lit

                        que lui dise quoi faire. C’est facile pour elle, parce qu’elle est là seulement


                        depuis hier. Sa vie n’est pas en danger, et elle ne souffre pas. Elle va juste

                        devoir accepter la cicatrice sur  sa tempe droite.  Elle  ne sait  pas encore à


                        quoi elle  va ressembler,  elle  préfère  s’épargner  les égarements de  son

                        imagination.



                               Elle s’est levée après avoir pris son petit déjeuner. Elle a regardé à

                        travers la fenêtre, le ciel était gris et il y avait encore du vent. Elle est allée

                        dans la salle de bain,  elle se sentait  encore un  peu faible.  Elle  a vu  son


                        visage dans le miroir, elle n’avait pas l’impression que c’était elle.


                               Elle s’est  assise sur la  chaise bleue,  elle a  pris  son sac et  elle  a


                        regardé le collier qui venait de la sauver de la mort. C’était  sa  seule

                        distraction avec son téléphone. Elle avait presque envie d’appeler Ernesto


                        pour le lui dire. Le numéro avec lequel elle l’avait appelé pour le collier,

                        était encore inscrit dans le journal de son téléphone, mais elle n’a pas osé.



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