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Estelle n’était pas sur le quai de la gare comme les autres jours, car
le vendredi elle terminait à midi. Mary est montée dans un wagon pas trop
chargé car elle voulait du calme pour mieux savourer le roman qui allait lui
tenir compagnie à la place de son amie.
Le voyage lui a semblé plus long que d’habitude, elle avait envie
d’arriver au plus vite pour pouvoir attraper le RER qui devait l’emmener en
banlieue. Elle a sauté dans le métro de la ligne quatorze jusqu’à Châtelet et
elle a couru pour prendre le RER A jusqu’à la station de Sartrouville où un
prénommé Ernesto l’attendait pour lui vendre le collier du bonheur.
Lorsqu’elle est sortie du métro, le vent soufflait fort, les quelques
arbres qui longeaient la route se pliaient au rythme des bourrasques, ce
n’était pas rassurant. Au loin, elle a vu un homme marcher d’un pas rapide
et venir dans sa direction, elle a tout de suite compris que c’était son
vendeur.
Ils se sont salués chaleureusement et Ernesto lui a dit qu’il valait
mieux rentrer dans la station pour se mettre à l’abri. Sans plus tarder, il a
sorti de sa poche le collier tant attendu et Mary est tombé sous le charme
instantanément du collier mais aussi de son propriétaire. Ernesto lui a
raconté l’histoire de ce merveilleux bijou avec son accent chantant. Il
appartenait à sa grand-mère cubaine qui lui avait fait promettre de le donner
à sa fille dès qu’il en aurait une pour une bonne protection sur cette terre. Il
avait rajouté que c’était trop tard maintenant pour lui pour avoir une fille et
qu’il préférait en faire profiter une belle femme comme elle. Mary touchée
par cette histoire a sorti les billets de son sac et les a remis à Ernesto qui les
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