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Déboussolée.




               Focalisée sur les plaisanteries douteuses concernant son homosexualité et son physique.
               Son lot quotidien dont elle s’était accommodée.

               Mais de la part de celles qu’elle considérait ses amies,
               une gifle.




               Où s’était envolé l’esprit des retrouvailles, empreintes de complicité, de joie et de légèreté ? Le
               répit, la bulle hors de la réalité de sa vie tourmentée, qui la projetait dans ses années lycée.









                           Le lycée, période de sa vie où elle parvient à vivre comme les autres malgré son mal-
               être. Ses résultats scolaires excellents font d’elle une des meilleurs élèves de la classe. Elle n’est

               pas ostracisée pour autant. D’abord parce qu’elle propose son aide sans réserve, ensuite parce
               qu’elle brille aussi en sport, au basket et au tennis notamment et peut discuter de tout, musique,

               cinéma, livres, sport, écologie, selon ses interlocuteurs. Son sens du partage peut la pousser à
               accompagner ses copines en shopping et faire montre d’un intérêt zélé alors que vêtements,

               bijoux et maquillage la laissent plutôt indifférente. Toujours prête à rire. Si son humour subtil

               n’est pas toujours compris, on lui pardonne car elle rit volontiers aux blagues potaches. Un seul
               sujet la laisse muette, la vie amoureuse, sujet qui alimente cinquante pour cent des conversations

               de ses amies. On la taquine un peu sur son absence d’histoires sentimentales, toutefois c’est léger
               et jamais malveillant. Elle s’en sort avec un sourire. Mathilde, la copine de tout le monde. Mais

               qui la connaît vraiment ? Personne ne sait – pas même ses parents et sa sœur – que son hyper

               activité lui permet de lutter contre le malaise qui la ronge, qu’elle ne comprend toujours pas, qui
               la terrifie, dont elle ne parle pas, qu’elle enfouit justement parce qu’il lui fait peur, qui lui

               provoque des bouffées d’angoisse dès qu’elle est inoccupée.













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