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jours en province chez ses parents. Ils bavardèrent de divers sujets qu’ils n’auraient jamais
pensé aborder ensemble.
« Le train va entrer en gare. Arrêt quinze minutes. Correspondances…vérifiez que vous
n’oubliez pas de bagages en descendant…» Ils n’avaient pas vu le temps passer depuis leurs
retrouvailles.
Le convoi s’immobilisa devant le hall de la gare qui laissait apparaitre une petite échoppe.
« Je vais nous chercher à boire, dit-il.
- Bonne idée, mais fais vite, je ne veux pas te laisser sur le quai, tu me manquerais
trop. »
Avant de sortir, il se pencha sur elle et l’embrassa tendrement.
« Notre premier baiser, lâcha t-il, il y en aura des milliers et milliers d’autres.
- J’espère bien, mais dépêche toi de me revenir. »
La petite épicerie, coup du hasard, faisait face à la fenêtre où se trouvait Océane, qui, radieuse
contemplait les mimiques de son ami. Il se retourna pour lui envoyer un bisou avec sa main…
La lumière fût aveuglante, le bruit assourdissant. Toutes les vitres de l’édifice éclatèrent en
une multitude de morceaux devenant autant de projectiles s’encastrant dans les corps des
personnes circulant sur le quai. Une épaisse fumée envahit tout l’espace. L’onde de choc
provoquée par l’explosion projeta à l’intérieur du magasin Jean Yves qui se retrouva sous un
amas de cartons. Il ne comprit pas de suite ce qui s’était passé. A coté de lui, deux corps sans
vie. Puis soudain, une forte douleur aux jambes, aux bras, du sang partout sur lui. Il entendait
des cris, des pleurs sans savoir d’où ils provenaient. Un long moment se passa sans qu’il ne
puisse bouger. Une personne se pencha sur lui, prit son poignet dans sa main et lui dit :
« Les secours vont arriver, ça va aller.
- Que s’est-il passé ?
- On pense qu’une bombe à explosé à l’intérieur d’un wagon, c’est sûrement un attentat.
Il y a plusieurs morts et beaucoup de blessés. Ne bougez pas, je vais voir d’autres
victimes. »
Jean Yves souffre de plus en plus. Mais ses pensées vont vers Océane. Comment va-t-elle ?
Où est-elle ? Et puis les deux bonhommes dont elle lui a parlé, pressés et sans bagages…Et si
c’étaient eux les responsables de ces crimes ?
Il entend des gens courir dans tous les sens et, se rapprochant, les sirènes des ambulances, des
pompiers et véhicules de police. Il veut se lever pour retrouver sa bien-aimée, mais il ne peut
pas. Il pleure de douleur, elle ne vient pas, que fait-elle ? Ils ont rendez-vous avec ses parents,
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