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N° 28                       L’unique baiser.


               Elle attendait sur le quai. Elle repensait aux derniers jours passés avec celles qu’elle avait

               considérées comme ses amies. Un malaise persistait en elle. Ses pensées furent interrompues
               par l’arrivée du train. La porte s’ouvrit, elle mit un pied sur la première marche, leva la tête et

               s’arrêta brusquement. Ils étaient deux, elle n’eut pas le temps de remarquer leurs visages, les

               capuches débordant largement sur leurs figures. Ils descendirent si rapidement du wagon,
               qu’ils percutèrent la jeune fille au point de la faire reculer et pousser un gémissement de

               douleur. Sans bagages et d’un pas très rapide, ils disparurent par la sortie de la gare. Elle
               ramassa son sac tombé suite au choc, et put s’asseoir à la place qu’elle avait pris soin de

               réserver quelques jours auparavant.


               Le voyage de retour chez ses parents devait durer cinq bonnes heures. Enfin elle pourrait
               retrouver le calme et la sérénité, l’amour de son papa et de sa maman. Un seul arrêt était

               prévu d’une durée de quinze minutes dans une grande ville régionale, à environ une heure de

               l’arrivée.

               Le train se mit en marche. Elle s’installa plus confortablement, espérant ainsi s’endormir afin

               que le trajet lui paraisse plus court. Cependant, les évènements de son proche passé ne
               cessaient de la hanter.


               Agée de 23 ans, Océane travaillait dans une usine de confection de sous-vêtements en bordure

               de la capitale. Brune aux cheveux mi-courts, un mètre soixante quinze de hauteur, son corps

               était bâti pour pratiquer un sport de combat. Elle était cependant très féminine. Vêtue ce jour
               là d’une robe courte et fleurie, de chaussures ouvertes laissant apparaître ses pieds fins, elle

               avait su mettre en valeur ses lèvres de feu et ses joues rosées. Ses yeux légèrement en amande
               donnaient à son visage, un charme tout particulier qui accrochait le regard de plus d’un

               passant lorsqu’il la croisait.


               Alors que le paysage défilait sous ses yeux, elle rêvassait et les images se mélangeaient dans
               sa tête. Pourquoi Jean Yves n’était pas avec elle, lui qu’elle aimait tant. Elle n’osait pas lui

               avouer sa flamme. C’était un charmant garçon, à peine plus âgé qu’elle. Il était son entraineur

               dans le club de rugby où elle occupait le poste d’ouvreur. Deux fois par semaine, ils se
               voyaient pour les entrainements. Les fins de semaine, c’était jour de match, presque



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