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pour la psychologue elle-même puisqu'elle ne serait pas rémunérée. Il restait donc à trouver des
personnes volontaires pour donner un peu de leur temps quelques heures par semaine. C'était une
idée à creuser avec Jérôme ! Il avait beaucoup plus de moyens qu'elle pour trouver des volontaires
si le concept lui plaisait.
Jérôme, le cœur sur la main, était passé par différentes épreuves dans la vie. De son propre aveu, si
on ne lui avait pas tendu la main, il n'en serait jamais arrivé là où il en était aujourd'hui. Un terrible
accident de voiture l'avait rendu paralysé des deux jambes. Même s'il se retrouvait en fauteuil
roulant, il avait retrouvé la joie de vivre si précieuse qui le caractérisait auparavant. Cette joie de
vivre était si communicative qu'il avait décidé d'aider ceux qui en avaient besoin. Karen l'admirait
pour ce qu'il accomplissait année après année.
Après une bonne nuit de sommeil, Karen décida d'appeler Jérôme pour organiser une entrevue
professionnelle. N'ayant pas le temps dans la journée avec ces nombreux rendez-vous, elle négocia
un dîner. Jérôme s'empressa de choisir le restaurant: ils auraient donc rendez-vous à 19h au
restaurant Vapiano. Le choix de l'italien était stratégique, le but étant de se réconcilier autour d'un
bon dîner.
Ne sachant quelle tournure la soirée allait prendre, Karen se prépara avec soin et efficacité. Elle
savait que Jérôme n’était pas insensible à son charme, et même si l’idée lui plaisait, elle devait
restée professionnelle. Sa carrière était en jeu, et elle avait déjà bien trop de problèmes à régler sur
ce dossier. Elle s’empressa donc d’attraper sac à main, jeta un dernier coup d’œil au miroir et se
rendit chez Vapiano à pied, afin de profiter de l’air parfumé par l’éclosion progressive du printemps.
Une fois arrivée, elle se rendit compte que Jérôme était déjà attablé, mais étrangement, il n’était pas
seul. Une femme lui faisait face, et il riait en la regardant intensément. Karen ne pouvait hélas pas
voir son visage, mais elle ne sut que penser. Elle ne s’attendait pas à ça, et une pointe d’agacement
naquit en elle. Elle entra, et rejoignit directement la table, sans même prendre le temps de répondre
au serveur qui l’avait approchée. L’inconnue était une femme d’une quarantaine d’années, à la
chevelure flamboyante et au teint laiteux. Elle était d’une grande beauté, ce qui accentua
l’énervement de Karen. Jérôme se tourna alors vers elle en souriant, et fit les présentations. La jolie
rousse n’était autre qu’une psychologue nommée Isabelle, qui avait accepté de rejoindre la
fondation. Elle-même était zèbre et constituerait à la fois un espoir et un modèle à suivre pour tous
les résidents.
Hésitante, Karen décida de faire bonne figure. C’était une excellente nouvelle, elle le savait bien au
fond d’elle-même, mais elle ne savait comment interpréter les sentiments contradictoires enfouis en
elle. Elle qui n’avait jamais eu une grande confiance en elle, se savait désormais remplaçable au
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