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traditionnelles pâtes à la carbonara. Quand elles revinrent à table, Jérôme avait déjà commandé un

            bon vin et trois verres étaient remplis, prêts à être consommé.

                –  Je lève mon verre à notre collaboration !

                –  A nous, dirent en cœur Karen et Isabelle.


            Jérôme s'éclipsa pour commander sa pizza. Le dîner fut ensuite source de détente et de rigolade.
            Isabelle semblait être une femme pleine de joie et déterminée à aider  les gens. Ce projet allait

            vraiment booster sa carrière s'ils réussissaient à étendre leur projet à plusieurs villes en France. C'est
            ce que voudrait Karen pour l'avenir mais elle devrait d'abord en parler à Jérôme. A la fin de la soirée,

            Karen se sentait beaucoup plus légère. Un large sourire resta sur son visage tout au long du chemin
            retour.


            Elle était rassurée, car sa journée avait finalement pris un tournant très positif, et les angoisses de la
            veille étaient déjà oubliées. Elle s’endormit paisiblement, pour la première fois depuis des semaines.


            Le lendemain matin, elle se réveilla en sursaut, dérangée par la sonnerie incessante de son téléphone.
            Elle tenta d’éteindre l’appareil, mais la mélodie autrefois plaisante s’anima de nouveau. Elle se

            frotta les  yeux, la tête  endolorie par la quantité de vin importante consommée la veille. Avec

            surprise, et un stress grandissant, elle vit que Roland avait essayé de l’appeler cinq fois. Le portable
            indiqua soudain l’arrivée d’un message, qu’elle s’empressa de lire : « Karen, je dois te parler, tout

            de suite ». Sentant l’angoisse monter en elle, elle lui répondit sans attendre : « Roland, que se passe-
            t-il ? Tu n’es pas à Lyon ? ». Elle  attendit sa réponse, quelques minutes puis les minutes se

            transformèrent en une heure, et Karen se rongeait les sangs en attendant, se sentant impuissante et
            paniquée. Sa nature zèbre n'était jamais loin. Elle songea soudain à appeler Jérôme. Il était sûrement

            au courant de quelque chose ! Elle composa son numéro sans attendre, et fut accueillie par une voix

            féminine encore ensommeillée :

                -  Salut Karen, que se passe-t-il, pourquoi appelles-tu si tôt ?

            Karen  regarda l’écran  de son téléphone,  afin  de s’assurer qu’elle ne s’était pas trompée de

            destinataire, mais non, elle avait bien appelé Jérôme. Une vision de la soirée de la veille lui revint
            en mémoire avec l’effet d’un boomerang. Comment avait-elle pu se montrer aussi naïve ? Comment

            avait-elle pu oublier le pressentiment qui s’était emparé d’elle, dès son arrivée dans le restaurant ?

                -  Isabelle ? C’est bien toi ?


                -  Oui, c’est bien moi, dit-elle en faisant éclater un petit rire cristallin. Mais j’imagine que tu
                    veux parler à Jérôme, n’est-ce pas ?


                -  Euh, oui, en effet. Mais tu peux peut-être me répondre. Avez-vous reçu un appel ou un
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