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- Je sais.

- La tête que ta mère a faite tout de même quand elle m’a découverte dans le salon ! J’ai vraiment le
sentiment que pour elle, c’était la fin du monde.

- Entre la surprise et la déception de te voir là, faut la comprendre. Je te rappelle qu’elle n’était pas
favorable à notre relation. Enfin à ma relation avec Marie pour être exact.

- En tout cas, ta mère ne m’aime pas.
- Avec le temps ça viendra. Avec son mari, mon père, elle a eu une vie que je ne souhaiterais même

pas à mon pire ennemi. Quand il est mort, quelle délivrance ça a été pour nous ! Elle s’est toujours

sacrifiée pour moi. Et comme en plus, je suis aveugle… Depuis ma naissance je pense avoir été sa
seule raison de vivre. J’aurais bien aimé qu’elle tente de refaire sa vie, mais c’était visiblement trop

compliqué.
- Je comprends. Mais n’oublie pas que maintenant, je suis là, moi.

*
Deux semaines plus tard...

- Tout est prêt Simon. Tu peux descendre pour embarquer. La voiture de monsieur est avancée et

nos bagages chargés.
- Je suis vraiment désolé de ne pas pouvoir t’aider. Tu sais…

- Chut ! Ne dis plus rien. Je te demande juste de ne penser qu’au weekend de rêve que nous allons

passer, lui lança Élodie dont les yeux brillants qu’il ne pouvait voir et dont le ton de la voix qu’il
pouvait entendre exprimaient tout le bonheur qu’elle ressentait à l’idée de se retrouver en tête à tête

avec lui.
La mère de Simon, quant à elle, ne nageait pas dans le bonheur dans lequel se baignaient les deux

tourtereaux. C’était du moins ce que son air renfrogné laissait à penser. Néanmoins, faisant contre
mauvaise fortune bon coeur, elle tint tout de même à leur accorder sa bénédiction pour ce voyage en

amoureux.

« Amusez vous bien mes enfants. »
*

Devant leurs bols de thé fumants et leurs toasts grillés et beurrés, Simon et Élodie avaient encore en
tête les images du week-end de rêve qu’ils venaient de passer ensemble. Avec au programme, tha-

lasso à Roscoff le samedi et rando sur l’île de Batz le lendemain. Pas de doute, ces deux-là s’étaient
trouvés.

Intrigué par le silence de sa compagne qui durait depuis un peu trop longtemps à son goût, Simon

finit par le rompre.
- Tu m’as déjà oublié Élodie ?

- Non. Rassure-toi Simon. C’est juste que…

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