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- Ben… Pour être franche, j’ai quelque chose à t’avouer, lui répondit-elle sur un ton qui confirma

            son impression.
            - Tu n’es pas Marie. C’est cela ? Ou pour être plus précis tu n’es pas la Marie que j’attendais il y a

            huit jours.
            Élodie tombait des nues.

            - Euh… Oui. Mais depuis combien de temps l’as-tu deviné ?
            - Depuis le début. Depuis le moment où j’ai entendu ta voix.

            - Et… Et pourquoi, ne m’en as-tu pas parlé plus tôt ?

            - Parce que si j’ai tout de suite compris que tu n’étais pas la femme que j’attendais ce jour-là, j’ai
            tout de suite senti que tu étais la femme que j’attendais depuis toujours.

            Élodie était bien entendu ravie de voir le problème qui la travaillait depuis une semaine se résoudre
            aussi simplement, mais elle était également intriguée par les intuitions de Simon. Des intuitions qui

            dépassaient son entendement.
            - Mais… Mais comment as-tu pu sentir juste au son de ma voix que je n’étais pas celle que tu atten-

            dais ?

            - C’est juste que Marie, je l’ai eue à plusieurs reprises au téléphone avant de me décider à l’inviter.
            Mais plus j’y pense, plus j’ai l’impression que j’ai quand même senti que tu étais  celle que

            j’espérais dès ton arrivée dans le salon. Avoir eu Marie au téléphone auparavant, c’était juste la con-

            firmation que tu n’étais pas Marie.
            - Et… Et tu ne regrettes pas cette rencontre que tu n’as pas pu faire ?

            -  Non. D’abord parce que deux femmes pour  un seul homme, c’est une de trop. Ensuite, les
            échanges que j’ai eus avec Marie, qu’ils soient téléphoniques ou épistolaires, m’ont laissé perplexe

            quant à une possible relation. Tu sais, si, quand ma mère est revenue bredouille de la gare, elle a
            tenté de me consoler en me disant que c’était peut-être mieux ainsi, c’est en partie parce que je lui

            avais fait part de mes doutes sur cette rencontre faite sur internet.

            - Et… Et si, finalement, elle s’était décidée à venir à Brest cette Marie, quelle aurait été ta réaction
            vis à vis de moi ? Quand je me suis fourrée dans ce pétrin en prenant la place d’une autre, tu savais

            qu’il était fort possible que la Marie que tu attendais vienne.
            - J’y ai pensé bien entendu. Et j’avais trouvé une parade pour te tirer d’affaire. Comme je veux re-

            faire le salon depuis des années, pour qu’il soit plus fonctionnel, je t’aurais présentée comme une
            architecte d’intérieur venue pour un devis. Bien entendu, avant que tu nous quittes, je n’aurais pas

            manqué de te demander ton 06. Je n’allais pas te laisser partir sans avoir tes coordonnées.

            En lui adressant un large sourire qu’il ne pouvait pas voir, Marie manifesta tout ce que ce sourire
            sous entendait par des mots qu’il pouvait entendre.

            - Tu es vraiment un amour Simon.


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